En me retrouvant devant ce quatrième tome de la Justice League version Bryan Hitch, je me dis que le titre est parfaitement trouvé. « Interminable » ! C’est clairement le mot qui convient le mieux pour ce que nous propose Hitch pour l’équipe phare de DC Comics. On aurait pu rajouter « navrant » ou « tordu ». Une succession d’histoires, pas toujours mauvaises, mais sans intérêt sur la longueur, des ennemis inconnus, sans charisme et que l’on ne reverra jamais. Plus les tomes avancent et plus on se demande si Bryan Hitch a des plans sur long terme ou s’il cherche juste à s’amuser au détriment des lecteurs…
La Ligue de Justice n’est plus. Manhattan est détruite. Et le responsable ne serait autre que… Flash ! Un adversaire mystérieux doté d’une arme surpuissante le prend pour cible et accuse le super-héros le plus rapide du monde d’être responsable de la mort de sa famille. Et à chaque fois que l’Éclair Écarlate entre en contact avec l’énergie de son arme, il se trouve renvoyé dans le passé… Aidé de Batman, Flash réussira-t-il à résoudre cette énigme temporelle ?
Justice League Rebirth, ou les nouvelles aventures de l’équipe de justiciers la plus emblématique de l’Univers DC. Ayant repris les commande de la Ligue de Justice, Bryan Hitch (Justice League of America) en est devenu le scénariste attitré, illustrant ses propres récits. Pour ce quatrième volume, d’autres scénaristes se joignent à lui, tels Dan Abnett (Aquaman) ou encore Shea Fontana (DC Super Hero Girls), en compagnie de dessinateurs de talent – avec entre autres Tom DeRenick (Injustice) ou le Français Philippe Briones (Aquaman) – pour poursuivre les aventures de l’équipe de super-héros la plus puissante de la Terre.
(Contient les épisodes Justice League #20 à 25)
En nous lançant dans ce nouveau tome, espérant désespérément que Bryan Hitch finisse par nous emmener quelque part, on tombe dans le chaos ! Un Flash en larme sur le cadavre encore chaud de Jessica Cruz en plein cœur d’une Manhattan en feu et en ruine ! On sent que l’auteur continu son délire d’histoire où l’action et la réaction prédominent sur l’intérêt et l’histoire.
Au cœur de ce chaos ambiant, un homme vêtu d’une étrange armure et portant un objet inconnu. Lorsque Flash se jette sur lui, un flash de lumière et l’on retrouve notre héros dans un café, aux côtés d’une Jessica Cruz bien vivante ! Une explosion, une lumière aveuglante, des débris dans tous les sens, et voilà que l’homme du début se jette sur Jessica et la tue ! On revit alors la première scène !
Nouveau flash de lumière et l’on retrouve Barry qui retrouve Jessica, juste avant qu’il ne décident de se rendre dans un café… Vous avez compris le concept, et Flash aussi à ce moment-là. Il revit chaque fois la même journée (comme dans un excellent épisode de Stargate), et à chaque fois qu’il affronte ce mystérieux homme en armure, il remonte toujours plus loin dans le temps.
Il comprend rapidement que foncer dans le tas n’est pas une solution. A force de remonter de plus en plus loin, il peut se rendre auprès de la Justice League, pour leur expliquer la situation et demander l’aide de Batman, sans doute le plus à même de l’aider à stopper cette boucle temporelle. Ils sont loin de deviner suite à quelle raison stupide tout cela est déclenchée… Et le lecteur aussi…
Des épisodes plaisant à lire. Il faut dire qu’ils font appellent à des souvenirs d’épisodes de séries de notre enfance que nous avons tous vu. Ce principe de remonter le temps pour corriger un événement on l’a vu dans Stargate, dans X-Files, c’est le principe de Code Quantum… Malheureusement, une fois de plus, c’est une intrigue juste pour le fun, et franchement l’explication est assez bancale à la fin...
Nous avons, ensuite le droit à plusieurs épisodes avec des intrigues one-shoot. L’occasion de s’attarder un peu plus sur différents personnages. Choses jamais faite en vingt épisodes jusque là. Deux épisodes qui zooment sur les difficultés de Jessica avec son statut de super-héroïne. Une quarantaine dont elle se sent responsable, et des sentiments qui prennent le pas sur la raison.
On retrouve ensuite Mera qui a rejoint la Justice League, suite aux événements de la série Aquaman, après une première approche tendue. Avant de terminer avec un retour, dans son ancien bahut, compliqué de Cyborg, alors qu’il ne cherchait qu’à montrer à Simon, que tout le monde à le droit à une seconde chance.
Des petits épisodes sympathiques, qui s’attardent, enfin, un peu sur nos héros. Chose que Bryan Hitch a complètement zappé depuis qu’il a repris le titre. Cela dit, ces épisodes ne sont pas de lui. Ceci explique cela. On n’a pas toujours besoin de partir dans des délires sans queue ni tête où l’on cherche à en mettre plein la vue.
Graphiquement, beaucoup d’artistes au casting. Si on passe sur un Bryan Hitch fatigué, on a le droit à un Ian Churchill en grande forme et sa superbe Mera, un Philippe Briones au top et un Tom DeRenick qui nous montre que l’on peut nous proposer de chouettes dessins sans chercher à surcharger les cases.
Bref, rien de transcendant, des histoires sympa mais sans lien une fois de plus. Mais surtout un quatrième tome qui démontre quelque chose de clair, il faut que Bryan Hitch quitte le titre ! Tant au scénario, qu’au dessin !