Into You - Dial H, tome 1 par Ninesisters

Dial H appartient à la seconde vague du New 52, à l’instar du sympathique Worlds’ Finest, en remplacement des séries arrêtées comme Captain Atom ou O.M.A.C. China Miéville reprend pour l’occasion un vieux titre DC Comics, racontant comment différents personnages gagnaient des super-pouvoirs imprévisibles grâce à un cadran de téléphone.

La force de ce titre, et ce qui m’a tout-de-suite plu, c’est qu’il est inattendu. L’auteur semble disposé d’une grande liberté d’écriture, ce qui lui donne le droit de proposer un environnement urbain sombre et sale, un personnage principal pas du tout attirant au premier abord – il fume comme un sapeur, mange n’importe quoi, pèse 150 kg au bas mot, et vient de faire un infarctus – et une intrigue aux relents surréalistes du meilleur effet.

Surtout, le concept même de la série l’autorise à imaginer un nombre incalculable de « héros à utilisation unique », jetables, auxquels il peut attribuer les costumes et les pouvoirs les improbables de l’univers. Pourquoi se prendre la tête, puisqu’ils ne doivent intervenir qu’une seule fois ? Nous nous retrouvons donc avec des héros aux noms aussi fleuris que Ctlr+alt+suppr, Shamanticor, Boy Chimney, Chief Mighty Arrow, Baroness Resin, Iron Snail, Electrocutie, Captain Priapus, bref rien que du bonheur.

Dial H apparait comme un titre à la fois surréaliste et très imaginatif, mais avec – étonnamment – un véritable scénario, et de véritables mystères entourant l’origine du cadran de Nelson. L’ambiance y est glauque, presque malsaine, et nul doute que nous ne sommes pas au bout de nos surprises.

Il s’agit donc d’un des titres les plus étranges du New 52. Autant le Justice League est bêtement prévisible et grand public, autant Dial H sort radicalement des clous, avec un style qui n’est pas sans me rappeler les premiers comics Vertigo écrits par Peter Milligan ou Grant Morrison ; j’y retrouve cette liberté de ton, cette impression de lire quelque chose où tout parait possible et où l’auteur n’hésite pas à partir dans ses délires iconoclastes quitte à se couper d’une partie du lectorat. Surtout, Dial H nous prouve que The New 52 propose une grande variété de comics, des plus basiques aux plus imprévisibles, et cela fait forcément plaisir.
Ninesisters
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le 26 avr. 2013

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