Premier volume d’une série de trois, Invisible est un roman graphique touchant par la justesse de son propos et la sensibilité de son héroïne. L’histoire aborde le thème profond du deuil, mais c’est aussi un récit sur l’adolescence et ses difficultés. Le titre semble sous-entendre d’ailleurs la solitude par la mise à l’écart – ce qui s’avère aussi vrai pour Marjorie que pour le fantôme Wendell. Le récit dramatique flirte avec le fantastique et amène une jolie réflexion sur la vie après la mort.
Brenna Thummler nous avait charmées, ma fille et moi, par l’adaptation poétique qu’elle avait réalisé d’Anne of Green Gables, c’est un vrai plaisir de la retrouver sur une série originale. Ses personnages me surprennent toujours autant au premier regard, mais j’adhère vraiment à ce qui fait sa patte tant l’expressivité des visages et des corps se veut la plus riche possible, la plus réaliste aussi, en parfaite cohésion avec la douceur de l’histoire.
La beauté poétique des illustrations enchante par son esthétique délicate et pourtant pleine de détails. J’aime toujours autant ses paysages dont les couleurs vives expriment toute la sensibilité de son héroïne et amènent une note d’espoir bienvenue. A l’inverse, les couleurs sombres et froides de l’univers de Wendell expriment parfaitement le désespoir et la mort.
Invisible est une très jolie rencontre avec un récit poétique aux thèmes traités avec finesse et au graphisme original dont je sais déjà tout le plaisir que j’aurai à lire la suite.