Suite au tome 2, alors que Run est trop pris pour travailler efficacement sur le tome 3, Bicargo, un ami, lui propose un coup de main pour réaliser le graphisme d'un tome 0, un préquel, qui avait déjà été imaginé mais qui n'aurait dû voir le jour que bien plus tard. Le destin en a voulu autrement pour notre plus grand plaisir.
J'ai décidé de lire ce tome 0 entre le tome 2 et 3, comme il a été publié. Ce n'est pas nécessaire puisqu'il s'agit d'un préquel, il peut être lu après ou avant (même si je le déconseillerais). Pourtant, je pense avoir eu de la chance de le lire à ce moment là car on retrouve parfaitement l'esprit de Mutafukaz, ou du moins, des deux premiers tomes. C'est à dire beaucoup d'action, un scénario bien narré mais totalement délirant où tout semble sans queue ni tête.
Alors que Mutafukaz se concentre sur la fuite de Angelino et Vinz, face à des hommes en noirs et des créatures étranges, forme d'ombre vivant, Mutafukaz tome 0 nous offre un récit encore plus malade. Dans les années 30, un programme secret permet aux nazis d'aller sur la Lune, là-bas ils sont attaqué par une mante religieuse géante et ne doivent leurs vies sauves qu'à l'intervention d'une race d'hommes extra-terrestre : les atlantes.
Ceux-ci vont s'allier aux nazis et intervenir, petit à petit, pour aider le troisième Reich à tenter de gouverner le monde. Dans le même temps, des catcheurs américains viennent participer aux JO de Munich pour récupérer, en secret, un des 13 crânes de cristal qui leur permettra d'avoir des indications pour sauver l'humanité dans quelques années.
Atlantes, aliens, catch, morts, sang, nazi, steampunk, on a de tout et on s'éclate. Quand je vous dis que c'est totalement barré ! Et dans le même temps, à la différence des précédents tomes de Mutafukaz (en terme de parution), on a ici une histoire complète. On est donc pas dans l'attente, le suspense, etc ...
De plus, bien que posant d'avantages de questions vis-à-vis de la nature des ennemis d'Angelino, on apprend beaucoup de chose dans le même temps. Le côté catcheur n'est également pas dingue du tout mais permet de mieux cerner ceux de l'histoire principale.
Enfin Bicargo, au dessin, réussi à donner vie à cette ambiance mi-pulp, mi-science-fiction et 100% dingue. Graphiquement c'est un plaisir et l'esprit Run est largement présent : fausses pubs, pages en 3D. Ces détails sont, mine de rien, un ajout non négligeable qui a donné un point en plus à ma note.
Moment de détente folle, on s'amuse avec ce préquel de Mutafukaz. Dans le même temps, il ne donne pas forcément envie de se relancer dans la suite, car il se suffit à lui-même. Un très bon tome.