Trois raisons de lire Je pense que j'en aurai pas

1. Pour ses interrogations sur un sujet encore tabou

« J'ai 37 ans et je pense que j'aurai pas d'enfant. J'ai pas dit que j'en veux pas. J'ai dit que j'en aurai pas. » Catherine Gauthier livre un témoignage personnel et touchant sur le fait de ne pas devenir mère. Ce livre fait du bien en abordant un sujet qui est trop peu représenté et trop peu accepté encore aujourd'hui. Être une femme et ne pas avoir d'enfant, par choix ou par concours de circonstances, est souvent perçu comme une étrangeté dans la société actuelle. Le livre questionne justement : « Peut-on être femme sans avoir d’enfant ? […] Certaines perceptions ont la vie dure. Ne pas être une mère détonne. »

2. Pour ses témoignages qui suscitent la réflexion

Chaque chapitre est séparé par le témoignage d'une femme n'ayant pas eu d'enfant. Ces femmes n'ont pas vraiment choisi de ne pas devenir mères, il s'agit plutôt du résultat de tel parcours de vie, ou de tel problème de santé. Certaines le vivent sereinement, d'autres le subissent comme un deuil. Ces récits suscitent la réflexion et amènent peut-être à avoir un nouveau regard sur la maternité et les injonctions qui lui sont liées. En parlant de l'absence d'enfant, le livre met aussi en avant les difficultés qui accompagnent la maternité. « La douleur. La fatigue. L'angoisse. Les pleurs. Les sacrifices. Je découvrais l'envers du décor. »

3. Pour la délicatesse et le réalisme de son dessin

Le témoignage romancé de l'auteure est sublimé par son trait de crayon, fin et délicat, qui nous offre un portrait plein de douceur et de poésie. Le dessin hyper détaillé offre un récit presque photographique, en noir et blanc, empreint de sensibilité et de mélancolie. Les dessins de Catherine Gauthier sont un écrin de beauté pour partager son vécu et celui des autres femmes nullipares. « Je suis seulement une femme qui ne sera pas une mère. Ça ne veut pas dire que je suis moins importante. La vie a juste fait en sorte que je me retrouve à contre-courant. »