14 chapitres. C’est ce qu’il faut à Usamaru Furuya pour nous apprendre un nouveau mot et nous rappeler qu’il n’a pas son pareil pour produire un récit court, sans temps mort, bien construit et qui tourne autour de thèmes qu’il travaille (et qui le travaillent ?) depuis quelques années déjà.
Je voudrais être tué par une lycéenne. Le titre du manga résume l’intrigue : Haruto Higashiyama plaque sa vie de psychologue clinicien en devenir pour l’enseignement. Une rupture de trajectoire motivée par un fantasme lancinant, obsédant, omniprésent : celui d’être tué par une jolie et frêle lycéenne. Mais attention, il ne veut pas être tué n’importe comment ni que sa meurtrière soit inquiétée pour son acte. Il veut réaliser son fantasme sans embêter personne. Pour un peu on le prendrait presque pour un chic type le Higashi…
C’est à l’élaboration et à l’exécution de ce projet singulier que le récit est donc consacré. Non sans alterner les points de vue (plusieurs personnages gravitent autour de l’enseignant), la temporalité (retours dans le passé pour éclaircir tel ou tel point) et nous offrir quelques planches qui s’impriment sur notre rétine (mais le déluge graphique n’est pas équivalent à celui de Palepoli dont nous reparlerons peut-être un jour).
Outre le fait de nous faire comprendre comment Haruto en est arrivé là, le manga nous offre aussi d’autres portraits de personnages, plus ou moins « déviants » selon les normes que l’on suit, ne porte pas de jugement sur les personnages et pose une série de questions plus ou moins troublantes : un fantasme doit-il être réalisé ? En voulant aller au bout d’une idée ne risque-t-on pas de passer à côté de quelque chose ? Connaissons-nous vraiment les personnes qui nous entourent (famille, amis, collègues…) ? Que faire pour aider une personne qui nous est chère ?
Si vous cherchez des réponses à ces questions, la lecture de ce manga pourrait vous être utile. Idem si vous n’en cherchez pas !