Jizo n'a que 240 pages chrono pour nous happer et nous émouvoir, il doit donc mettre le paquet sur ses personnages, les péripéties et la morale.
Ce one-shot est réussi dans la mesure où il a compris qu'il devait à tout prix nous prendre par les sentiments, bien plus que par la raison. En ce sens, on se coltine des gamins (quoi de plus meugnon et fragile), confrontés à la mort. Le dessin complète à merveille cette narration; très fin et détaillé, il sublime les moments clés du manga. Et on s'arrête ici, et bien vite, pour les éloges.
Pour nous prendre le plus rapidement possible par les sentiments, rares sont les thématiques qui se prêtent au jeu. En plein dans le mille, Jizo traîte de la mort. Il esssaue tant bien que mal de nous le cacher, mais c'est tellement prévisible qu'on découvre la supercherie bien avant la révélation... Premier coup dur pour arriver à bien nous prendre au dépourvu; il est trop prévisible. Qui dit mort infantile, dit donc maladie sévère; toujours rien de surprenant. Ce one-shot est quand même étonnant dans la manière dont il exclut totalement le père du deuil. On le voit en pls à l'hopital, mais personne pour se recueillir sur la tombe ?
Quant aux dessins, ils pêchent aussi pas mal. Les charadesign sont bateaux au possible; on aura vite oublié les tronches de Jizo et Aki. Et la dessinatrice abuse clairement des dessins en pages entières. Ce qui est censé rester une exception pour nous prendre de court au détour d'une page, devient récurrent, vers la fin de chaque chapitre. On est bien loin de l'effet de surprise mêlé à la contemplation devant un fait rare... Pire, on finit par vite se rendre compte qu'il ne s'agirait que de meublage pour occuper l'espace disponible, tant bien que mal.
Il n'y a rien qui m'horripile plus que des oeuvres qui essaient de nous faire lâcher la larmichette en nous amadouant avec des gosses qui clamsent. Clairement, ça me gonfle et explique donc la secheresse de ma note. J'essaie toutefois de rester plus ou moins juste en pointant du doigt ce qui me rebute chez Jizo. Entre le scénar prévisible au possible et des dessins en demi-teinte, quitte à parler du deuil, autant se tourner vers My Broken Mariko, bien plus original.