Parallélipipère
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Me suis laissé tenter par cette série pour son titre et les très belles couvertures, portraits de trois hommes entre tendresse et caricature, à l’équilibre de couleurs vives et douces puis, survolant le résumé de la quatrième, intéresser par la quête de pères vers leurs fils.
Je n’ai compris qu’en relisant ce résumé plus tard, et en ouvrant le premier volume qu’il y était question de foi : Pierre et André, les fils de Jonas le pêcheur, ont gonflés leurs filets de poissons avec Jésus avant de partir à sa suite sous les yeux médusés de leur père impuissant. Jonas, le fils de Simon a suivi le prophète également, tout comme Matthieu, celui d’Alphée. Et voilà les trois pères dans le sillon du Christ et de ses disciples à travers les paysages de Galilée. Cela pourrait être didactique et rébarbatif, c’est au contraire frais, intéressant par ses anecdotes familières et amusant par le traitement qui leur est réservé.
Le dessin, un peu naïf mais agréable, sert magnifiquement les personnages dans tous leurs états d’âme, comme Jonas quand il décide de partir « récupérer les petits, ça va pas traîner. Je les ramènerai par la peau du cou s’il le faut !! » Ainsi à la trace du prophète, les trois pères vont de rencontre en témoignages et relativisent entre eux les histoires qui se racontent partout où le messie passe, les miracles, et l’amour. De village en village, les trois compères confrontent leurs propres certitudes autant que leurs doutes, et l’aventure qui les lie s’enrichit à chaque pas. Bientôt, deux femmes se joignent à eux, deux anciennes prostituées pardonnées par le saint prophète et qui souhaitent le retrouver. La troupe s’enrichit de personnages : le sillon creusé par le prophète draine les fidèles. Agréablement, l’anecdote fait le road-trip.
C’est agréable, c’est entraînant, amusant. La narration est fluide, parfois trop, mais puisque c’est d’un voyage dont il s’agit, il est urgent de le lancer dans le mouvement. Les trois personnages sont attachants, spontanés ou réfléchis, le trio est bien trouvé, équilibré, chacun ses qualités chacun ses défauts. Ce sont des hommes pleins d’entrain et d’amertume à la fois, portés entre la nécessités et la curiosité, des hommes.
Faibles parfois.
Des pères abandonnés par leurs fils, en quête de réponses. Plus ou moins prêts à les obtenir à l’aube de leur voyage. Jonas est tout en négation d’abord, Jonas refuse de laisser partir ses fils, refuse de croire les sornettes qui se répandent, refuse de croire ce qu’il a sous les yeux. C’était bien là la raison du départ de chacun. Mais du déni au doute, ils n’ont simplement pas encore parcouru le même chemin.
Le départ final d’Alphée au cœur de la nuit clôt parfaitement l’épisode sur les possibles lendemains de chacun, et l’obstination bornée de Jonas, qui entraîne l’aventure et imprègne le lecteur, nous jette sur le tome suivant, à la trace des trois pères, des apôtres et du prophète.
Matthieu Marsan-Bacheré
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Créée
le 1 nov. 2015
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