Ou comment un apprenti prof comprend rapidement qu'il n'est pas fait pour cela. Petit détail : il a un plan B si ça ne marche pas, il est prof d'arts plastiques en école primaire et donc il n'a pas la même classe toute la semaine, bref, un cas très particulier, mais comme toutes les trajectoires évidemment.
Plusieurs choses qui à mon avis sont très justes : le fait que l'on bosse pour des enfants qui sont formidables de chaos et de surprise - faut aimer - , et que rien ne se passe forcément comme on le souhaite... ; et la solitude des débuts de carrière, cette injustice de faire entrer des débutants sans aucun accompagnement réel est toujours un des plus gros scandales de la détérioration des services publics voulus par les gouvernements se succédant depuis des décennies : pas de temps suffisant pour avoir un retour sur ce qu'on fait, aucune marge d'apprentissage sur les corrections d'attitudes ou méthodes à faire, une solitude incroyable face à des publics tellement divers... C'est un métier dont l'apprentissage est long, c'est donc d'autant plus absurde de se dire "que tout coule de source de manière simple et facile dès le début parce que c'est une vocation" (ou autre motif sorti du chapeau)... et ensuite certains font mine de ne pas comprendre la désaffectation du métier ou les fatigues des enseignants, et je parle même pas de ce repris de justice qui récemment a publiquement dit, par exemple, qu'avoir une classe de maternelle c'était un gros boulot de feignasse parce qu'il n'y a pas de copies à corriger... mais cette réalité de premières années imposées comme des purges mentales et physiques existe depuis si longtemps que le fait de lire ce récit aujourd'hui me rend (encore un fois) bien furax. Parce qu'on sent que l'auteur aurait pu être un prof formidable. Donc, oui, comment ça se fait, oh la la, que plus personne ne veuille faire ce métier de paresseux avec trop de vacances hein ? Bon, j'arrête, je m'énerve (autre trait professionnel, L.O.L.).