Quatrième tome de la saga Civil War, ce volume contient l'ensemble de la mini-série Front Line. 11 numéros qui se concentrent sur deux récits séparés. D'une part Embedded nous montre Sally Loyd et Ben Ulrich, tous deux journalistes cherchant à couvrir la Guerre Civile, d'autre part l'Accusé se concentre sur Speed Ball, le seul New Warrior à avoir survécu à la catastrophe de Standford, qui est à l'origine de Civil War. Deux autres récits, l'un très court sur Norman Osborn, l'autre sur des agents infiltrés atlantes sont dans ce volume et forment au total l'ensemble de Front Line.
Ce tome souffre, avant tout, d'une faute dans la publication. En effet, en préférant séparer chaque récit, Panini perd le côté unificateur des éléments sur Norman Osborn et les atlantes, censés aiguiller la lecture de Embedded. L'enquête des journalistes perd en puissance à cause de cela et le lecteur découvre à la fin des éléments qu'il aurait dû avoir au préalable. Une erreur que l'édition est censé palier !
Pour ce qui est du récit à proprement parler, on est face à une fausse bonne idée. Montrer le regard des journalistes sur la guerre civile entre les héros était génial. Sur le papier cela permettait de voir les limites des oppositions mais en quoi, aussi, cette guerre allait trop loin. Ca permettait aussi d'explorer les réactions de personnages très différents et pas juste des super-slips.
Malheureusement, en se concentrant sur un complot à l'origine de la guerre civile, le récit perd en intérêt et en qualité. Il n'aura de cesse de rajouter d'autres éléments pour justifier la grandeur de l'enquête d'Ulrich et Lloyd sauf que l'on se dit qu'avec un sujet comme Civil War, la carte du complot était bien facile. Si on peut applaudir la fin et les dernières révélations, on regrettera quand même tout ce détour et surtout cette perte de puissance du sujet initial. Sans être mauvais, ce récit nous prouve qu'à trop vouloir en faire on perd peut être l'importance première du récit.
À côté de ça, l'histoire de Speedball perd également en qualité. Speedball refuse de reconnaître qu'il est coupable de cette horreur. Il s'y refuse tout le long du récit jusqu'à changer d'un coup. Ne cachons pas que le lecteur aura d'autant moins d'empathie pour le personnage que son traitement scénaristique, qui l'amène en prison, sonne comme très faux au vu du sort réservé aux autres héros. On a un peu l'impression que c'est écrit rapidement et sans profondeur. Le but est de nous montrer une autre histoire sur Civil War. Pas ennuyante, certes, mais très loin des grandeurs qu'elle aurait pu atteindre avec une telle idée de base.
Au niveau graphique, on va chercher pour chaque récit dans le spectaculaire du premier plan sans travailler soigneusement tout ce qui est dans le second. Le dessin donne un sentiment d'avoir été fait à la va-vite comme pour ne pas s'y attarder. Cela dit, il n'est pas moche, mais reste très superficiel.
En somme, ce quatrième tome de Civil War n'est pas horrible, même si beaucoup d'élément de ma critique peuvent le laisser supposer. Il est simplement moyen, un peu agréable, se lisant avec plaisir et rapidement mais ne marquant que peu. Il reste très anecdotique alors qu'il a le potentiel de base, et surtout l'envie, d'être hors norme et de nous amener à relire l'ensemble de Civil War sous un nouveau regard. Or, ce n'est absolument pas le cas.
Un bon récit sympathique mais sans plus en somme.