La série trouve son rythme : les épisodes en one-shot de cinq pages disparaissent pour laisser place à des narrations plus développées. Judge Dredd continue de condamner à diverses sentences ses lecteurs ravis. Après l'envergure épique du second volume, cette troisième intégrale retombe un peu mais l'on y apprécie toujours autant 


la justice expéditive du super-héros à la morale infaillible



tout en explorant à loisir les entrailles hétéroclites de la mégapole dystopique. Bon signe ou non, là où j'ai pris le temps de savourer longuement et longtemps les deux premiers volumes, j'ai dévoré l'icelui.


Aventures catastrophes, prises d'otages hésitantes, adversaires corrompus et corrodés, les narrations se suivent et ne se ressemblent pas. 


Entre humour décalé et violences calibrées,



le juge rend la justice, méprise ses concitoyens et distribue à coups de baffes, de crosses, de poings et de pieds, de gueules et de jurons, ses morales simplistes et manichéennes. Le héros n'a plus besoin d'étoffe, l'aigle sur la poitrine et la mâchoire d'acier sous le casque suffisent à l'habiller et à le porter aux nues autant qu'à démonter ses ennemis jusqu'à les mettre à nu. Pas de grand discours mais des dialogues ras des pâquerettes, au niveau verbial du pro de la justice qui jamais ne se trompe quant à la nature malfaisante et malade de ses opposants. Toujours un bon gars le juge star des states post-nucléaires, faut pas l'faire chier mais c't'un bon gars !


Niveau dessin, c'est une nouvelle pépite. L'ensemble noir et blanc, pavé de feuilles tout droit extirpées des années soixante-dix, est d'une incroyable densité, rebutante au premier coup d'œil de par sa surcharge, l'amateur de comics dynamiques et emportés y trouvera assurément son compte sous les nombreux coups de crayons des illustrateurs. Gueules et monstres encore, architectures démesurées et déliquescence humaine, 


les décors font l'atmosphère



au moins autant que les saillies musculaires du juge. Tranches d'anthologie !


Critique (presque) aussi expéditive que le gars Dredd, si vous avez commencé l'intégrale, ne vous arrêtez surtout pas, 


plus ça vit, plus ça vibre et plus ça saigne,



et si vous ne l'avez toujours pas entamée, bordel, qu'attendez-vous ? Les aventures du juge se délient, se délitent avec panache, s'expansent en équilibre, s'explosent à la gueule, et le personnage, toujours de bloc, entier, continue de séduire de son impitoyable fugacité d'esprit.
Expéditif, je vous dis. Tu comptes plus les claques tellement c'est masse.

Créée

le 13 juin 2018

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