Blockbusteresque à en vomir
No Justice est un court event en 4 issues qui vient faire office de suite à Dark nights Metal. On nous présente Brainiac en train d'affronter les différentes équipes de l'univers DC, et on nous...
le 17 juin 2018
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Critique numéro par numéro.
Après Metal, Snyder commence sa reprise en main de la Justice League. Mais il est ici aidé de Joshua Williamson et James Tynion IV en co-scénaristes, ce qui fait que si l'on reste certes sur des intrigues aux enjeux gigantesques, on est sur une écriture beaucoup plus basique. Et ça a un côté assez rafraîchissant, parce qu'après un Métal qui se vautrait un peu trop dans son psychédélisme baroque hyper dense et bavard, l'idée de me refarcir à nouveau un truc du même genre me faisait un peu peur.
Du coup, on est beaucoup plus proche de l'esprit d'un blockbuster hollywoodien ou de la Justice League de Geoff Johns et Jim Lee, avec une intrigue plus cosmique. L'une des grandes idées de la série est celle de remixer les équipes terriennes pour en composer de nouvelles inédites, en y ajoutant en plus des vilains. C'est sympa, mais vu le nombre de personnages, les caractérisations sont basiques et on a le droit à beaucoup de dialogues complètement insipides pour que chacun ait son moment. En plus c'est un numéro avec forcément beaucoup d'exposition, ce qui laisse encore moins de temps pour les développer. On manque d'un vrai protagoniste point de vue qui aurait été plus développé ou de persos avec des enjeux personnels à gérer en parallèle.
En outre les vilains du jour sont vraiment des succédanés des Celestials et ne sont donc pas très motivants pour le moment. Heureusement, le numéro à quelques surprises même pour ceux qui ont suivi un peu la promo et le teasing autour du titre et qui permettent de sortir le titre des rails d'un déroulement trop évident et de l'épicer un peu. Du coup ça reste quand même une lecture plutôt agréable.
Mais la grosse force du numéro, se sont les dessins de Francis Manapul qui sont vraiment magnifiques, avec ce style cartoony hyper élégant où tous les persos ont de super tronches. Les couleurs sont de Hi-Fi donc c'est un peu moins bien que quand Manapul se colorise lui-même mais on sent qu'il y a quand même une volonté par moment de se rapprocher des couleurs de l'artiste, ce qui fait plaisir.
Au final, c'est un peu une histoire façon Avengers No Surrender, dans le côté gros récit blockbuster, beau, mais qui manque encore d'un poil d'âme et de profondeur. Toutefois l'intrigue de base est heureusement plus intéressante que celle de l'hebdo de Marvel, donc on peut espérer que ça s'en sorte mieux au final. A voir si l'équilibre entre le Snyder incontrôlable de Metal et un blockbuster creux sera trouvé. [7]
Suite de la mini-série Justice League: No Justice, qui sert de transition entre l'event Metal de Snyder et sa reprise du titre Justice League. On retrouve donc nos héros sur la planète de Brainiac, et qui doivent gérer une menace d'ordre cosmique. Le seul plan qu'ils avaient pour gérer la situation est à priori tombé à l'eau et ils doivent réussir à trouver une solution de secours au plus vite. Pendant ce temps, sur terre, on voit Green Arrow qui cherche à savoir où est la ligue et qui veut calmer un peu Amanda Waller dans ses agissements.
Le passage d'un groupe à l'autre en permanence est un peu chiant, comme ce fait de toujours mettre une réplique par perso. C'est un peu trop mécanique, ça manque de naturel et ça n'aide vraiment pas la mini a transcender son statut de blockbuster basique.
Par contre, aux dessins, l'alternance entre Francis Manapul et Marcus To marche plutôt bien. Les deux artistes ont des styles assez proches, et surtout le fait que Hi-Fi colorise l'ensemble permet de bien harmoniser tout ça. Un autre avantage est que To fait des personnages plus expressifs, donc on ne perd pas grand chose dans ce changement d'artiste imprévu.
Enfin, il faut noter que le cliff de fin est une très bonne surprise. Je ne m'y attendais pas et le personnage qui apparaît pourrait donner une nouvelle dynamique à l'intrigue et est un clin d’œil bienvenu à un certain coin de l'univers DC [6]
Après Manapul et To, c'est désormais Riley Rossmo qui se ramène sur la partie artistique du titre. C'est dommage d'avoir autant d'artistes sur la série, mais l'avantage c'est qu'on en a que des très bons. Et ce qui sympathique, c'est que la cohérence est gardée d'une part par la colorisation de Hi-Fi mais aussi par le fait que tous les artistes essayent de garder des découpages avec pas mal de jeu sur les double-pages, qui permettent d'accentuer le côté blockbuster et "bigger than life" du récit.
Toutefois on notera que Manapul n'est pas du tout présent dans ce numéro, et que Rossmo ne semble pas vraiment à son meilleur avec un style qui, en outre, tranche pas mal des deux autres, ce qui pourra quand même gêner certains lecteurs. Pareillement, To a du mal à être vraiment impressionnant et spectaculaire dans ses pages. Il a l'avantage d'être toujours super lisible, mais on aurait sans doute apprécié un peu plus de panache.
Côté scénar', malgré l'arrivée d'un nouveau personnage en cliff de l'épisode précédent, cette intrigue à base d'arbres magiques de l'espace n'arrive pas vraiment à passionner. Et on a toujours cette écriture en pilote automatique où tout le monde a sa petite phrase mais où personne n'est attachant ou n'a une quelconque densité. Les choses sont mises en place pour un final sous tension, à voir si ça réveillera cette mini-série qui sombre un peu plus à chaque numéro. [5]
C'est avec un certain soulagement qu'on ouvre ce dernier numéro, content que cette histoire soit déjà mais surtout enfin finie. Cette fois-ci on retrouve Manapul en solitaire aux dessins pour cet ultime chapitre où la méga Justice League va devoir désormais régler le problème des arbres magiques et des titans cosmiques sur Terre... Enfin, si ils arrivent à se rendre sur Terre dans un premier temps ! Surtout qu'il ne reste plus beaucoup de héros sur notre chère planète !
Donc après ça part en gros final de blockbuster assez classique et sans trop de surprise, avec des grosses double pages, de jolis dessins et un peu de teasing pour différentes séries à venir, notamment les nouvelles séries Justice League (celle de Snyder, la déclinaison Dark et la déclinaison Odyssey).
Bref, que penser de No Justice au final ? Et bien, si ce n'était pas totalement désagréable à lire, notamment parce que la partie graphique a su rester solide tout du long malgré les changements d'artistes, ça reste typiquement ce genre de lecture très peu marquantes et assez insipides. La seule raison qui va pousser les gens à continuer de lire ce récit dans les années à venir c'est à cause de sa fonction de liaison entre Metal et les séries Justice League qui suivent (et hélas, ça semble être un chaînon vraiment important).
Je comparais ce récit à Avengers No Surrender dans ma critique du premier numéro, et je crois qu'au final les deux sont aussi oubliables l'un que l'autre, mais avec son intrigue en une quinzaine de numéro, le récit des vengeurs arrive à avoir quelques moments un peu plus intéressants à lire et plus marquants, même si son rôle dans la continuité globale est bien moindre. [5]
Cet utilisateur l'a également ajouté à ses listes Les meilleures histoires de la Justice League selon arnonaud et Lu en 2018
Créée
le 10 mai 2018
Critique lue 259 fois
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