Parfois, on est en droit de se demander si DC n’a pas perdu de sa superbe pour titrer certains de ses arcs. Car si les deux équipes les plus célèbres du moment sont bien présentes, on est loin d’avoir un affrontement en règle durant tout ce crossover. Certes, passé le prologue, le premier numéro offrira ce que les fans attendaient avec ce titre, mais très vite on va se diriger vers une alliance face à une menace plus importante, tout en faisant le jeu de notre très chère Amanda Waller. Certes, dans l’ensemble, on reste sur une histoire très classique, mais celle-ci a trois gros points forts.
Le premier, c’est son rythme, qui reste entraînant et palpitant de bout en bout, même lors des numéros plus calmes ou s’éloignent de la trame centrale. Le second, c’est le ton qui trouve un équilibre parfait entre celui des deux équipes, ce qui donne à l’ensemble une atmosphère crédible et réaliste qui fait fonctionner l’ensemble de l’arc. On notera d’ailleurs la dynamique entre les différents personnages qui fonctionnent très bien, notamment entre Superman et Killer Frost que j’ai beaucoup apprécié. Et le troisième point fort, c’est tout simplement le développement de l’histoire, qui permet de ramener certains personnages secondaires sur le devant de la scène. Ça installe son contexte et ça se développe sans précipitation, et même la conclusion arrivera de façon fluide et nous comblera.
Au final, je pense que le principal défaut de ce crossover, c’est son titre qui va induire bon nombre d’acheteurs et de lecteurs en erreur. Certes, il a titillé ma curiosité, mais s’il y a quelque chose que j’ai retenu de Dawn of Justice, c’est de faire attention aux titres « vs. », et ce crossover ne fait que confirmer cette impression. Alors qu’au-delà même de la déception que peut engendrer le titre, Justice League vs. Suicide Squad a plusieurs points forts et reste un arc très efficace dans le genre, et vraiment passionnant. Outre son histoire, les planches seront vraiment superbes, avec notamment dans la première partie, certaines iconiques de toute beauté. On est dans un style assez proche de ce qui est fait avec les titres majeurs de Rebirth, mais on sent encore l’influence du New 52, et le tout donne un résultat vraiment magnifique.
Bref, un crossover très intéressant qui mérite de s’y attarder, du moment qu’on ne s’arrête pas sur son simple titre.