Ce shonen met en scène un monde envahi par les kaiju, ces fameuses créatures géantes apparaissant de nulle part et détruisant les villes (cf Godzilla, Pacific Rim). Comme tout manga du même genre, il est classique dans sa mise en place avec son protagoniste motivé et novice qui va devoir surmonter les épreuves pour se révéler héroïque. Mais l’originalité tient dans la caractérisation de son personnage principal, anti-héros trentenaire looser et gaffeur, cherchant à être un membre important des forces de défense. Formant un duo décalé avec son jeune acolyte ambitieux et sérieux, il va être un atout comique, provoquant séquences drôles, en décalage avec la gravité que provoquent les invasions monstrueuses. D’ailleurs, la transformation du héros en créature mi-humaine, mi-kaiju participe au ton de ce premier tome, entre emprunt classique au genre (nouveau statut que le protagoniste va devoir gérer et maîtriser) et humour (élément perturbateur qui amène des quiproquos). L’autre point intéressant à noter est la représentation des personnages féminins. Les femmes, ici, sont déterminées, matures et valeureuses au contraire des hommes souvent maladroits, arrogants et drôles à leur insu.
Alternant moments comiques et séquences d’actions, révélant la nature des différents personnages, la narration est plutôt directe, annonciatrice de combats dantesques dans la suite de la série. Graphiquement, il y a un gros travail sur les détails, notamment dans les décors mais aussi la caractérisation singulière des kaiju.
Avec ces personnages atypiques, Kaiju N°8 est une série prometteuse et pourrait prendre le relais de séries-phares du shonen comme L’attaque des titans ou My Hero Academia.