Manga culte de Buronson et Tetsuo Hara, adapté en un anime non moins culte – notamment, pour sa version française, en raison d'un doublage d'anthologie – c'est avec un mélange d'appréhension et d'excitation que j'ai commencé ma découverte de ce titre avec sa réédition chez Asuka (aujourd'hui Kaze Manga).
Pour tout dire, je ne connaissais vraiment cette licence que par sa réputation et son héros, n'ayant pas vraiment suivi l'anime lors de sa diffusion française ; je me suis rattrapé depuis. Mais c'est avec un réel plaisir que je me suis lancé dans ce manga, et je n'ai pas été déçu.
Hokuto no Ken s'impose comme une série post-apocalyptique sombre, empruntant énormément à Mad Max 2 mais en y ajoutant des pratiquants d'arts martiaux aux techniques létales autant qu'impressionnantes. Un univers où la violence se justifie d'elle-même, où les seigneurs de la guerre font la loi, où les forts mangent les faibles, et où ces-derniers ne peuvent compter que sur un seul espoir : Kenshiro, héritier du Hokuto Shinken.

Passé son univers en perdition, Hokuto no Ken jouit d'un atout de taille : ses personnages. Notre héros, figure monolithique d'une puissance phénoménale, devra faire face à quelques monstres de sadisme aux goûts vestimentaires particuliers, mais aussi et surtout aux élèves des écoles Nanto Seiken et Hokuto Shinken, tous plus charismatiques et marquants les uns que les autres. Suivre les aventures de tels personnages est intéressant car les personnages eux-mêmes sont intéressants, d'autant plus qu'elles s'accompagnent de moments épiques, de morts dramatiques, de dialogues qui savent maintenir un certain niveau d'humour, et de techniques toujours plus impressionnantes. Surtout, le trait de Tetsuo Hara, reconnaissable entre mille, s'avère non seulement magnifique – il semble ne pas pouvoir vieillir – mais aussi parfaitement lisible en toute occasion. Une très grande réussite, primaire et bourrin au premier abord, mais tout simplement passionnant.

Seulement, Hokuto no Ken souffre des mêmes impairs que tout bon manga publié dans le Shônen Jump : dans la mesure où il fonctionnait, ses auteurs ont été obligés d'en rajouter encore et toujours. S'en suit une baisse flagrante de l'intérêt de la série.
Concrètement, il peut être divisé en deux périodes, facilement identifiables selon l'âge de certains protagonistes. La première est exceptionnelle et justifie la lecture de ce manga – tous ses éléments les plus marquants, à commencer par ses personnages cultes, proviennent de cette partie – tandis que la seconde traine en longueur et peine à proposer des enjeux et des adversaires aussi mémorables. C'est un peu comme Saint Seiya avec sa Saga du Sanctuaire : les auteurs proposent un contenu d'une telle qualité que tout ce qui vient après aura forcément du mal à s'imposer.

Mon conseil du jour sera donc le même que pour un manga comme Galaxy Express 999 : il s'agit d'un titre d'une grande qualité – que j'ai pour ma part pris énormément de plaisir à suivre – mais à condition de s'arrêter au bon moment, soit à la fin de la première partie. Poursuivre la lecture, même par curiosité, serait du vice.

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le 17 juin 2012

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Ninesisters

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