Ken le Survivant, ou Hokuto no Ken en version original, est un manga scénarisé par Buronson et illustré par Tetsuo Hara. Il est paru entre 1983 et 1988 en 27 volumes.
Il raconte l'histoire de Kenshiro, le dernier successeur de l'Hokuto Shinken, un art martial plusieurs fois millénaire, qui repose sur la manipulation des points de pressions du corps de l'ennemi. Ce jeune homme vit dans un monde post-apocalyptique à la Mad Max, un désert sillonné par des sadiques pillant et massacrant. Kenshiro aident les innocents, victimes de brimades et de massacres quotidiens. Il devra aussi lutter contre de grands rivaux, tels que son propre frère, Raoh.
Niveau dessin, c'est impeccable, très rétro au début de la première partie (concernée par mon résumé), mais qui s'affine peu à peu, pour arriver à quelque chose de très fin et détaillé vers le dénouement de la seconde.
L'univers et la direction artistique sont vraiment très bien fichus, on voit vraiment, au début de la première partie, l'inspiration Mad Max.
Dans le début de la première juste, car en effet, Hokuto no Ken, c'est aussi l'histoire d'un monde en pleine évolution ; on passe d'un univers à la Mad Max 2-4 au début à un truc plus vert, plus organisé, et presque plus médiéval, avec l'épuisement et la dégradation, obligatoire, qu'inflige le temps aux technologies contemporaines. Dans cette seconde partie, il est passé, le temps des héros maîtrisant des techniques de kung-fu millénaires, elle est passée, l'époque des combattants dont un seul pouvait décimer des dizaines, des centaines d'ennemis. Arrivée, l'époque des manipulateurs, des grands propriétaires terriens, des gouvernements tyranniques, mais aussi, si paradoxale que cela puisse paraître, celle de l'espoir. Les derniers reliquats de l'époque où des mégalomanes dominaient par leur charisme et/ou par leur puissance les plus faibles s'effacent peu à peu, détruits par Kenshiro, qui met ainsi fin à son propre monde.
Les méchants sont plutôt bien développés, ont voit bien le chemin qui les a conduit à la folie, et lors de leurs défaites, on assiste souvent à leur rédemption. Mais ici, rédemption s'accompagne d'expiation, et quelle autre rédemption que la mort est-elle possible pour des meurtriers de masses ?
On pourrait reprocher une certaine perte de l'auteur dans les échelles de puissances, mais cependant, beau, lyrique, épique, Hokuto no Ken est néanmoins, pour moi, l'un des meilleurs mangas de ce type jamais écrits, à lire absolument.