Difficile de rester de marbre durant la lecture des dernières planches de ce livre, descriptions froides et glaçantes des circonstances de la mort de quatre étudiants de l’université de Kent State, Ohio, abattus par l’armée américaine : elles vous hanteront pour longtemps. Les 200 pages précédentes n’auront finalement servi qu’à établir le cadre de cet ultime massacre, de façon très didactique, presque jusqu’à l’ennui ; un ennui que l’on combat aisément par l’envie de connaitre, et surtout de comprendre l’inévitable conclusion.
On y retrouve le style si particulier de Derf Backderf, étrange héritier de la scène underground américaine, à rapprocher autant d’auteurs intellos à la Daniel Clowes que des débraillés à la Gilbert Shelton (l’auteur des Freak Brothers), avec toujours une certaine laideur dans le trait qui, comme dans ses précédents livres "Mon ami Dahmer" et "Trashed", colle parfaitement à la bassesse des faits racontés.
8/10
Fabien