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J’avais beaucoup aimé le premier diptyque de Kick-ass, l’histoire de Dave, cet ado lambda qui décide de devenir un super héros. Évidemment, il n’a aucun pouvoir mais il décide quand même d’enfiler une tenue moule-burnes et de partir chaque soir défendre la veuve et l’orphelin. Évidemment, les choses se passent très mal et il reçoit une raclée mémorable qui l’envoie à l’hosto pour plusieurs mois. Pas découragé pour autant, il retourne patrouiller dans les rues et devient un phénomène sur Youtube. Son association avec Hit-Girl (une gamine d’à peine dix ans) et Big Daddy, eux aussi justiciers masqués, va le mener à un terrible affrontement final avec des sbires de la mafia au cours duquel Big Daddy est tué et Dave torturé. Secouru par Hit-Girl, l’adolescent semblait, après cet épisode sanglant, s’être rangé des voitures.
Au moment où s'ouvre ce nouveau volume, Kick-Ass reprend du service et entre dans une ligue de justiciers créée sur Facebook. En toute logique, Justice éternelle (le nom du groupe de Kick-ass) va engendrer des réactions négatives qui vont aboutir à la formation d’une équipe de super-criminels, les mégas-enfoirés (j’adore la poésie de ce nom !). Au final, l’affrontement entre les bons et les méchants va être ultra-brutal et ces super-héros ordinaires vont y laisser des plumes, c’est le moins que l’on puisse dire.
Nous voila donc repartis dans un nouvel arc narratif (une expression à la c… utilisée par l’éditeur) très très violent. Autant vous le dire tout de suite, cet album s’adresse aux lecteurs avertis qui n’ont pas peur de l’hémoglobine. Le premier cycle donnait déjà dans le sanglant mais je pense que cette fois-ci un nouveau palier a été franchi. Le problème c’est que le semblant de légèreté (tout est relatif !) et l’humour des volumes précédents a totalement disparu. Tout l’art des auteurs consistaient à mettre en scène avec truculence des super-héros comme vous et moi qui ne jouaient pas à faire semblant. Ici, le principe reste à peu près le même mais la verve et l’autodérision ont disparu. On donne dans le glauque, la violence gratuite et on grimpe sur l’échelle de l’innommable avec le plus grand sérieux. Du coup, tout le plaisir de la lecture disparaît pour laisser place à un certain malaise. Le voyeurisme morbide, très peu pour moi. Je ne doute pas que certains apprécient beaucoup ce genre de choses, ça ne me pose d’ailleurs aucun problème, mais personnellement je ne suis pas le bon public.
Une certitude, de mon coté, l’aventure Kick-Ass s’arrêtera là. Et si l’envie me prend de faire le plein de testostérone, je retournerais lire Doggy Bags. Au moins, je suis sûr d’y trouver mon compte.