Max et Compagnie, œuvre animée populaire issue de l’essor de la japanimation des années 80/90 à la télé française, se redécouvre au premier jour dans son support original qu’est le manga.
Fils ainé d’un père veuf dont la famille possède des pouvoirs psychiques qui leur ont valu un total de sept déménagements, Kasuga va certainement pas bouger de sitôt en tombant sur une fille aussi troublante que charmante qui va égayer sa saison scolaire. Madoka Ayukawa, l’as de pique sur son cœur en ébullition, va le faire perdre dans un nuage de sentiment perturbé par la meilleure amie de cette dernière, Hiraku.
D’apparence simple, le scénario se complexifie par le tissu amoureux chamboulé à chaque instant par des nouvelles données qui mettent les personnages aux pieds du mur sans véritablement s’exprimer avec leur cœur, Hikaru mise à part. Kasuga ne sait plus où donner de la tête, trimballé par des rumeurs et les bêtises de sa sœur têtue alors qu’il est positionné au carrefour sentimentale de deux jeunes filles qui attendent de lui un juste retour.
Pas évident et c’est bien tout ce tracas qui martèle son cerveau qui est retranscrit à merveille dans cette période adolescente. L’indécision, les gestes impromptus et les regards chargés de sens nous replongent dans l’arène du premier amour capable de métamorphoser une personne pour le meilleur ou le pire.
Le premier tome est tout simplement savoureux par le trait du dessin appliqué sans être surchargé et des visages qui rappellent ceux de Rumiko Takahashi (Ranma 1/2) dans un découpage qui profite au rythme de la série entre comédie et romance moins naïve qu’elle n’y paraît. Si ce manga ne manque pas de moments mémorables qui servent ou desservent Kasuga, la partie où il remet en question la supposée délinquance d’Hiraku face à des profs trop surs d’eux (p.71-73), interpelle vivement sur l’éternel regard de l’autre dirigé en un délit de faciès que l’auteur démonte avec brio.
Seulement deux tomes ont été lus (un édité chez J'ai lu et le second aux éditions Tonkam), trouvés par hasard dans un magasin de destockage. Autant dire que l'attente va être longue pour lire la suite !