Ce comics d’espionnage nous dévoile un héros légèrement inspiré par James Bond : invincible malgré des missions très risquées, élégant et séducteur en mode mâle alpha. Mais l’auteur égratigne cette vision idéalisée du super agent, proposant un regard crépusculaire et cynique de la figure de l’agent secret. Ici, Roland King est un homme d’action qui a sacrifié sa vie au profit de puissances ayant abusé de leur pouvoir, il n’était qu’un outil qui maintenait ce système en place. À l’heure du bilan de sa vie, notre héros malade vire de bord et tente de rétablir la justice en éliminant les puissants qui ont abusé du système. Si cette idée paraît démagogique, les actions de ce héros charismatique dans le but de s’amender le rendent néanmoins sympathique.
Du côté du scénario, il est aussi question du regard que l’on porte sur nos actes passés, ainsi que de l’héritage moral et affectif que l’on souhaite léguer, ce qui se matérialise dans la rivalité entre le héros et son fils. Du point de vue graphique, le comics est bien pourvu en action, nous offrant peu de temps mort, avec un découpage très dynamique laissant la place à une violence brute de décoffrage.
Habitué du genre, Mark Millar (déjà auteur de Kingsman) réalise ici un one-shot efficace qui, sous couvert d’action, est plus sensible qu’il n’y paraît !