Lorsque Osamu Tezuka se lance dans l'écriture de Kirihito, sait-il que son oeuvre va nécessiter 2 ans d'écriture ?
Ainsi, lorsque vous vous lancerez dans la lecture de ce manga, ne soyez pas étonné d'y passer de nombreuses heures.
A l'image du manga Bouddha, l'auteur a réuni une somme de détails et d'informations d'ordre médical impressionnante (il se destinait à la médecine avant de devenir mangaka).
Il multiplie également les mises en scènes dynamiques dignes de procédés cinématographiques de films d'aventure (son autre passion).
Evidemment les détracteurs du style de dessin trouveront de l'eau à leur moulin. J'en fais partie car je n'apprécie pas du tout
- les dessins naïfs voire même bâclés,
- les situations anachroniques ou le mélange des genres burlesque et dramatique.
Mais l'essentiel n'est pas là :
- l'histoire fonctionne bien et on se laisse facilement emporté par la vague d'événements qui entremêlent les lieux et les acteurs,
- les sujets sont d'actualité à l'époque de l'écriture (années 60-70) car la maladie de Minamata (due au mercure) est largement débattue dans toute la société nipponne. La corruption des élites japonaises et le rôle de la femme (mariage arrangé, objet de désir, 2nd rang de la société...) restent eux toujours à l'ordre du jour.
Bref un manga incontournable pour ceux qui souhaitent découvrir une facette plus ambitieuse des séries de manga.