Ma vie avec Clint
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Reconnu comme une star internationale de l’architecture, Franck Olmet voit l’un de ses bâtiments ensevelir une équipe d’ouvriers. Une enquête est lancée : peut-il être responsable sans être coupable ? Il s’envole pour Osaka où l’attend une prestigieuse récompense. Un scénario malin ouvre la piste du thriller, puis l’abandonne, pour nous proposer une quête spirituelle. Franck divague dans le temps et l’espace. Construire ? Différemment ? Les abus de fatigue, de culpabilité et de drogues sont dangereux pour la santé psychologique.
Le kitsune est un renard, mais aussi un esprit polymorphe shintoïste, rival du tanuki, le chien viverrin célébré par Isao Takanata. Le monde est perfide. La réalité trompeuse. Sa femme, ses amis et la belle guide sont-ils des illusions ? À moins que ce soit Frank lui-même qui mente. Sa paranoïa galope.
Si le scénario de Stéphane Presle ne brille pas par son originalité, le dessin de Thibault Chimier est intéressant. Ses personnages sont stéréotypés, son héros anguleux et raide, mais une BD consacrée à un architecte sera jugée sur qualité de ses décors. Avouons que, à l’image de la très belle couverture, sa ville est belle. Ses formes simples aux couleurs froides sont justes et inventives, ces perspectives audacieuses, ces pleines pages réussies, telle la sieste dans la chambre d’hôtel (page 34). Frank se perd, nous perd un peu aussi, mais sa souffrance touchera le lecteur empathique.
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Créée
le 22 nov. 2019
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