Une fois n’est pas coutume, je vous propose deux critiques entrelacées.


Dans Cette machine tue les fascistes, premier tome d’une série historique consacrée aux blindés, Jean-Pierre Pécau articulait son scénario autour d’un IS-2 Staline, de sa conception au plus fort de la Grande guerre patriotique, à ses combats, puis à son entrée en vainqueur dans Berlin en ruines. Livré aux frères cubains, il combat les anticastristes, les rebelles angolais avant d’achever sa longue carrière d’antifasciste en Afghanistan. Pécau parvenait à allier un improbable animisme fantastique à la longue durée historique.


Krieg machine, le second opus, est consacré au Panzerkampfwagen VI Tiger. Les deux années d’invincibilité de cette grosse et méchante bête favorisèrent l’émergence de stupéfiants « palmarès » qui font la joie des spécialistes. Pécau abandonne le point de vue de la machine pour se consacrer à son équipage : un capitaine, envouté par sa mission morbide, et son adjoint, un hobereau désabusé. Nous les suivons de 1942 à 1945. La fin est tout à la fois crépusculaire et apocalyptique. D’un classicisme navrant, l’histoire enchaine ses « magnifiques » explosions, ses charges « héroïques », son crime de guerre et une fascination inquiétante pour les valeureux tankistes germaniques. Le dessin de Sénad Mavric et Philip Andronik, deux jeunes bosniaques, est réaliste et bien documenté, les planches habilement conçues. Petit bémol, l’éditeur étant manifestement pressé, certains visages ont été hâtivement croqués. Est-il bien nécessaire de poursuivre cette série ?

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le 3 déc. 2018

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Step de Boisse

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