Retour en Bordurie

Après un voyage sur la lune, Hergé ne se consacrera plus qu'à des One Shot. L'affaire Tournesol m'est toujours resté en tête comme un de mes épisodes préférés. Déjà la couverture me plait énormément (particulièrement le manteau du Capitaine, allez savoir pourquoi!).

Graphiquement, c'est magnifique. Pas de masses de noir comme je les aime mais un trait fluide, des compositions impressionnantes, un sens du détail inoui qui ne va jamais à l'encontre d'une lisibilité facile. Je pense notament à la poursuite sur la petite place en Suisse. Le découpage fonctionne parfaitement, avec pas mal de belles choses (Tintin pourchassant l'avion par exempe... ces 4 cases dignes d'une décomposition de mouvement permettent au lecteur de vraiment ressentir la vitesse de l'action). Hergé revient également à ses cadrages où le sol se fond avec le bord de la vignette, mais ça passe plutôt bien ici contraîrement à 'tintin au pays de l'or noir'. Chaque page est une véritable merveille graphique.

Le scénario est certainement le plus rythmé et le plus trépidant! Ca ne s'arrête jamais et Hergé parvient toujours à contrebalancer la gravité de l'histoire avec un dose d'humour juste, pour une fois. Les running gags fontionnent, il tisse même habilement des liens avec les précédents albums. Les pitreries de Haddock bien que démesurées, ne perturbent jamais l'histoire. Les scènes d'action n'ont rien à envier aux plus gros blockbusters hollywoodiens.

Seul bémol, une résolution un peu facile et trop brève. L'album aurait mérité une quinzaine de pages supplémentaires afin de mieux préparer le sauvetage de Tournesol.

Notons également la disparition des Dupondt; sans doute cela participe t il à une meilleure fluidité de l'histoire tant leur lourdeur semblait toujours freiner un peu les aventures du Héros. D'ailleurs les frangins ne reviendront que dans les bijoux de la castaphiore et dans tintin et les picaros, et ce avec moins d'importance que dans les albums précédents.

Bref un album superbement réalisé dont seule la fin déçoit un peu.