Premier épisode de Lucky Luke sans Goscinny que je lis, on peut immédiatement noter que si le maître de la BD franco-belge n'est plus, son esprit demeure. Fauche et Léturgie ont bien le même état d'esprit que le belge sur l'humour (si ce n'est les calembours) et on retrouve immédiatement la même personnalité que dans le passé.
L'histoire se décompose en 3 parties. La première est le plan des Dalton pour arriver à être libre : se faire passer pour amnésique, la seconde partie montre comment Lucky Luke tente de leur faire retrouver la mémoire (ou prouver que c'est une tromperie) et la dernière est le moment où les Dalton se retournent contre Lucky Luke et vont essayer de l'assassiner. La partie du milieu est clairement la plus drôle et même une des plus réussie de l'ensemble de Lucky Luke. L'inversion totale des situations est réussie. On rigole, on s'esclaffe, on est surpris bien que les retournements semblent évidents (marque de fabrique du bon scénario).
Malheureusement, pour le dessin, Morris faiblit un peu, et ça se ressent, une sorte de lassitude qui nous permet de voir également celle qui est présent dans certains passages scénaristiques. En effet, Lucky Luke officie depuis maintenant 60 tomes et les Dalton sont les personnages les plus récurrents derrière le cow-boy solitaires. Ca semble dur de se renouveler vraiment et même si certains passages sont très marrants (des remarques surtout), le lecteur peut quand même trouver dommage de n'être pas d'avantage surpris.
Malgré cela, ça reste une digne aventure, qui prouve que même si Goscinny est mort, son talent et son héritage lui survivront.