Batman 2.0

Lorsque Snyder se contentait d'écrire une suite d'aventures dispensables, ça faisait toujours une lecture facile et agréable ; de bonnes idées, une méchante tendance à les gâcher en tombant dans les raccourcis, et un côté blockbuster qui n'aidait pas. Mais ça se lisait car il y avait souvent un potentiel et un début d'histoire. Sans emmener le personnage vers des directions intéressantes, ça montrait au moins des voies nouvelles.

Là il retourne aux origines du personnage. Autant dire que c'est raté de manière magistrale ; de base je ne vois pas l'intérêt de repasser après Miller, Snyder n'est pas du tout à la hauteur et n'apporte que des changements inutiles (Alfred ancien clochard, mais quel intérêt ?). En plus s'ajoute à l'insignifiance de l'entreprise une blockbusterisation galopante type jeu vidéo ; juste de la gueule et rien derrière. C'est invraisemblable de bout en bout, rien ne semble crédible ni ne tenir debout. On tombe dans les pires travers de Snyder avec du spectaculaire à outrance, un héros poseur, un méchant qui règne via des moyens inexplicables. Du n'importe quoi. Les dialogues n'en finissent plus et essayent de démontrer une intelligence de propos (comme souvent dans les Batman de Snyder), mais ce côté bavard dessert au contraire l'aventure et on peut facilement se contenter de regarder les dessins à de nombreux passages. On dirait que Snyder a joué à the Last of Us et voulait que son Gotham soit aussi dévoré par la végétation. Ce côté fin du monde (mais seulement à Gotham) semble totalement à côté de la plaque.

Le style de Capullo semble plat, générique et vide, moins au service d'une histoire ou d'une ambiance que d'une succession de dessins virtuoses et cools, totalement vains. L’icône devient un logo publicitaire.