Batman 2.0
Lorsque Snyder se contentait d'écrire une suite d'aventures dispensables, ça faisait toujours une lecture facile et agréable ; de bonnes idées, une méchante tendance à les gâcher en tombant dans les...
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le 23 juil. 2016
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L'An Zéro. Les nouvelles origines de Batman. Ou comment succéder au Year One de Miller (oui, je sais, pas bien de comparer, rien à foutre). Difficile. L'ami Snyder a choisi une voie qui peut s'avérer intelligente mais extrêmement risquée : changer tout de fond en comble. En soi ça ne me dérange pas... mais voilà, en l'occurrence ça ressemble surtout à un fourre-tout presque incohérent.
Nygma a plongé la ville dans le noir. Comme si ce n'était pas suffisant, un ouragan est annoncé, faisant peser une lourde menace sur une Gotham en plein chaos. Batman est alors confronté à un nouveau tueur mystérieux, qui élimine ses cibles en produisant une dégénérescence totale de leur squelette...
Ca, c'est le début. On a en gros deux parties à ce volume, la première dont je viens de parler, et la seconde qui a lieu dans une Gotham pratiquement post-apocalyptique, tenue d'une poigne de fer par le Sphinx.
Bon, avant d'entamer la critique proprement dite, je voudrais quand même dire que je reconnais des qualités à Scott Snyder et Greg Capullo, d'ailleurs vous remarquerez que je ne mets pas une note vraiment dégueulasse à l'album. Et pourtant, je vais être dur.
En premier lieu, j'aimerais revenir sur le look de Batman. Ok, il est sapé comme dans ses premières histoires, c'est pas une mauvaise idée en soi. Mais... ça commence à bien faire là, notamment les gants roses. Dans l'imaginaire d'aujourd'hui, cela ne se justifie absolument pas. Autant les mettre au tout tout début en guise de référence peut avoir du sens, autant on est dans la deuxième partie de l'an zéro et il les garde du début à la fin. C'est ridicule, mais profondément, et d'ailleurs tout son look est proche du pathétique, on se demande franchement pourquoi il est sapé comme un clown. Dans Year One, Batman fait peur. Dans Year Zero, il fait rire.
Et finalement si je commence par là c'est pas par hasard : on sent que le duo derrière tout ça a tenu absolument à laisser sa marque, négligeant au passage des années de réflexion et de caractérisation d'un personnage assez complexe. Celui de Snyder est unidimensionnel : il en veut au monde de lui avoir pris ses parents. Il n'est pas névrosé, il n'est pas psychopathe, il n'a même pas un quelconque complexe du messie ou que sais-je encore, c'est juste un gosse de riche qui saute de toit en toit parce que papa et maman ne sont plus là. Ah, et il y a vaguement l'idée de reprendre le travail philanthropique des Wayne, mais c'est tout. Et pourtant, Snyder nous balance un appareil narratif complexe à la figure, à grands coups de flashbacks, de révélations, de cliffhangers... tout ça pour pas grand-chose. Et d'ailleurs puisqu'on en parle, tous ces outils sont utilisés de façon assez médiocre. On te balance un flashback, mais on en coupe la fin, et puis on te ressert la fin plus loin pour caractériser un personnage. C'est académique, mais c'est lourd et vain. La palme revient sans doute au flashback de Gordon, aux limites du ridicule.
Au chapitre des facilités scénaristiques, l'on notera également Nygma. À un certain moment de l'intrigue, il va faire un "duel d'énigmes" avec Batman, comme le veut la tradition. Mais...
mais c'est naze, il pose à Batman une énigme dont la solution est le noeud gordien, et après il s'étonne que Batman lui donne comme réponse l'épée et qu'il se fasse démolir. C'est toute l'histoire du noed gordien, merde ! Alexandre qui coupe le noeud. Ca n'a aucun sens que Nygma pose une telle énigme, tout comme ça n'a aucun sens que cela mène à une solution alternative qu'utilise Batman pour s'en sortir. C'est complètement débile.
Finalement, qu'il s'agisse du dessin ou du scénario, le défaut majeur est toujours le même : c'est criard et tapageur pour le plaisir, ça essaie de se donner un genre pour finalement se vautrer dans l'à peu près et la facilité.
Peut mieux faire. Peut beaucoup mieux faire. Et c'est triste. Ce sont deux excellents auteurs, mais ils servent un produit de seconde zone.
Créée
le 30 mai 2015
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