L'apocalypse selon Magda offre une autre manière d'explorer le passage de l'enfance à l'adolescence et n'arrive pas à saisir cette opportunité.
L'album va trop souvent dans les clichés au point ou je n'ai même pas été étonnée de la fin qui se veut pourtant surprenante.
(le beau gosse voleur qui vit avec sa bande dans un château abandonné, la mort d'overdose sur un palier, le meurtre à la fin suivi du suicide, etc.)
En rentrant dans plein de thèmes et en les traitant de manière stéréotypée et attendue, c'est comme si l'auteur avait voulu aborder plein de sujets sans réussir à choisir une voie alors que ça aurait pu être intéressant de se concentrer sur le personnage principal. Car finalement Magda nous parle assez peu de ce qu'elle vit et ressent, ce ne sont que les éléments qui arrivent aux autres qui permettent de la définir.
Ca aurait aussi valu la peine de poser un peu les bases du nouveau paradigme dans lequel Magda vit. Ce n'est pas un problème de ne pas savoir pourquoi il y aura une fin du monde, au contraire, mais pourquoi ne pas dire pourquoi ils choisissent de vivre de cette façon
comme si de rien n'était, sans réellement en parler
? Ce n'est pas crédible. Dans une situation telle que postule le livre, les gens, surtout en famille, comme c'est le cas de Magda, auraient immanquablement une discussion de type : ok c'est la fin du monde, que fait-on? On continue comme si de rien n'était pour profiter d’être ensemble ou on bouge? Ou on ne fait rien parce qu'on n'a pas la force de changer, gens qui sont enlisés car démunis. Non on ne sait RIEN, ce n'est pas exploité du tout alors que ça aurait été super intéressant pour la suite, parce que ça aurait positionné sa famille plutôt qu de la laisser flotter dans un non dit et que ça aurait pris 4 cases ...
Finalement, cet album parle surtout des conséquences de nos choix (plus que d'apocalypse), de comment on se place et on s'identifie comme être humain dans une période de crise (fut-elle celle d'une apocalypse ou d'un passage vers l'adolescence ou comme ici, un mélange des deux). Un crise aurait pu en alimenter une autre de manière plus construite et ce n'est pas vraiment le cas.
L'Apocalypse selon Magda reste pourtant plaisant à lire parce que c'est facile, prévisible, ce n'est pas très nouveau mais à force de vouloir aborder des sujets importants, c'est comme si l'auteur avait oublié l'essentiel.
Ce que je retiens de cet album c'est donc un bon potentiel mal exploité. Dommage.