Après des débuts remarqués au Japon (le premier tome est l'une des dix meilleures ventes réalisées pour une nouvelle série en 2017), c'est en France, aux éditions Pika, que L'Atelier des Sorciers fait sa rentrée. Un manga mi-aventure mi-fantasy qui se distingue par son approche originale de la magie et son dessin aux influences occidentales. Sans conteste, l'un des titres les plus prometteurs de l'année.
Ça parle de quoi ?
Pourquoi les petites filles ne peuvent pas choisir de devenir des sorcières ? C’est LA question que se pose Coco depuis qu’elle est toute petite. Née humaine, la fillette ne possède aucun don qui lui permettrait de faire carrière comme magicienne. Pourtant, depuis qu’elle s’est procurée un ouvrage de magie auprès d’un mystérieux homme masqué, Coco est fascinée par cet art qu’elle pense réservé à des être supérieurs.
Un jour, en espionnant Kieffrey, un beau sorcier de passage dans son village, elle comprend que la magie n’est pas un don mais un savoir. Avide d’en découvrir davantage, elle commence à s’entraîner en cachette et provoque un accident qui condamne sa mère. Mais maintenant que le secret de la magie est éventé, Kieffrey décide de faire de Coco sa disciple et l’emmène dans son atelier. Au milieu d’autres apprenties sorcières, elle va s’entraîner à maitriser les sorts, sans savoir qu’elle est au cœur d’une immense machination.
Pourquoi j'adore ?
Déjà parce que L’Atelier des sorciers (Tongari Bôshi no Atelier en VO) se distingue - parmi la quantité de mangas qui sont édités en France chaque année - par son graphisme léché, à la fois chaleureux et riche. Pas franchement étonnant quand on sait que cette nouvelle série est signée par Kamome Shirahama. Cette Japonaise, diplômée des Beaux-Arts de Tokyo, s’est déjà faite remarquée grâce à des illustrations réalisées pour des albums parus outre-Atlantique chez Marvel, DC Comics ou Image Comics. Influencées par la bande dessinée américaine, ses planches regorgent de détails qui contribuent à enrichir l’univers fantasmagorique qu'elle a imaginé. Des décors et des costumes dont l'inspiration est à chercher à la fois du côté de l'Art nouveau et de l'Art déco.
Et ne vous méprenez pas, L’Atelier des sorciers n’est pas un énième dérivé des aventures d'Harry Potter. D’abord parce que Kamome Shirahama se distingue par son approche singulière de la sorcellerie. Ce n’est pas un don qui se transmet comme on nous le fait croire depuis la nuit des temps mais une science qui s’apprend. Un pitch qui permet à Shirahama d’imaginer un grand complot visant à rétablir la vérité auprès des populations emmené par la Confrérie du capuchon. Un arc narratif que l’on a hâte de voir développé dans le prochain tome.
Et on ne peut que se réjouir de l’apparition de cette nouvelle héroïne, pleine d’astuces et d’espièglerie (comme son ancêtre Candy) auquelle le lecteur s’attachera immédiatement.
Notez sur vos tablettes que Kamome Shirahama, sera à Paris du 16 au 18 mars prochain. Elle dédicacera son album au salon du Livre ainsi que dans les librairies Bulles en Tête (où seront exposées des reproductions de planches et des travaux préparatoires) et Millepages Jeunesse BD.
C’est pour vous si…
Vous êtes un inconditionnel du petit sorcier à lunettes. Devenu beaucoup trop grand pour de nouvelles aventures, Harry Potter adouberait avec certitude l’impertinente Coco. D’ailleurs, L’Atelier des sorciers pourrait bien être l’occasion de vous réconcilier avec le genre, vous qui n’avez jamais adhéré aux histoire de Poudlard et compagnie. Bref, je prédis d'ores et déjà à ce nouveau manga un joli succès dans l'Hexagone.
Critique publiée sur franceinfo.fr / Pop Up'.