L'Aventurier
6.7
L'Aventurier

BD franco-belge de Alessandro Tota et Andrea Settimo (2024)

Mourir (ne) peut (pas) attendre

Parmi les maladies qui ont fait le plus de victimes, la Peste Noire possède assurément un sacré palmarès en la matière. C’est d’une autre épidémie de peste qu’il s’agit dans l’Aventurier, une épidémie qui emporte bien des vies dans son sillage et qui conduit Anselmo à fuir sa ville natale, sa famille et une vie clé en main (le père décide, il exécute). Loin d’un urbain migrant à la campagne lors de l’épisode Covid-19, ici Anselmo reprend sa vie en main.


Comme dans une bonne tragédie grecque il y aura des morts, des larmes, la vie et… le destin. Avec une ironie que n’aurait pas renié les auteurs grecs notre héros se trouve face à un problème qui va devenir sa force : connaissant la date de sa mort il peut se lancer dans les batailles sans craindre de mourir. Son heure n’est pas encore venue. Il va donc semer la mort en attendant qu’elle vienne à lui. Bretteur invincible il va gagner une solide réputation pour se hisser et se maintenir au sommet du pouvoir, dans une Italie alors non unifiée et sujet à bien des tourments et convoitises (coucou le Prince de Machiavel).


Roman inachevé d’Arthur Schnitzler mis en cases et en mots par Alessandro Tota et Andrea Settimo, l’Aventurier déroule son récit de manière impeccable et offre de belles mises en case, des couleurs qui ne vont jamais dans la surenchère inutile. L’exécution est nette, avec des envolées toujours maîtrisées. On pourra trouver l’ensemble peut-être un peu trop sage mais difficile de critiquer le travail réalisé. Mention spéciale pour les passages où la végétation est de sortie !


Récit faussement désabusé car dessinant aussi en creux des alternatives à un monde cruel où les agressés et les agresseurs échangent leur rôle, un petit bémol est à souligner. Il n’a rien à voir avec la nationalité italienne des auteurs et la finale du Mondial 2006 mais voir Anselmo dans une armure dont le heaume me rappelle celui de l’armure en écailles d’Elden Ring sur la couverture pour ne pas la voir dans les planches m’a un peu déçu !


La note : prends-toi en main, c’est ton destin ! /20

Anvil
7
Écrit par

Créée

le 20 sept. 2024

Critique lue 23 fois

Anvil

Écrit par

Critique lue 23 fois

Du même critique

March Comes in Like a Lion
Anvil
9

Une première saison magistrale

Les 22 premiers épisodes de March comes in like a lion m'ont bluffé. Le réalisateur Shinbo Akiyuki et le studio Shaft livrent une prestation de haut vol. La dernière fois qu'un animé traitant de...

le 22 mars 2017

25 j'aime

11

L'Habitant de l'infini
Anvil
9

Un manga que l'on aime... à l'infini !

La sortie cette semaine d’une édition pour le vingtième anniversaire de la parution française de l’Habitant de l’Infini de Hiroaki Samura constitue un formidable prétexte pour parler de ce manga...

le 2 nov. 2016

16 j'aime

To Your Eternity, tome 1
Anvil
8

Va, vis et deviens

En novembre dernier, Yoshitoki Oima débutait une nouvelle série au Japon. Quelques cinq mois plus tard, le premier volume arrive en France ! Que nous réserve-t-il ? Changement.s dans la...

le 19 avr. 2017

15 j'aime

4