Un titre totalement inconnu, mais le renouveau de Glénat est plutôt intéressant, donc je donne sa chance à cette deuxième fournée. Rajoutons une couverture tape-à-l’œil, une accroche en quatrième de couverture efficace, et me voilà lancé dans le grand ouest pour ce nouveau comics western, décidément le genre a du succès.
Oyez le chant de Ginny Face de Mort : “Toi qui exiges réparation, invoque son nom, entonne sa chanson, Sonne le glas qu’elle entendra depuis les enfers. Ginny chevauche le vent pour toi, mon enfant... Le vent souffle pour la Mort !”
Ginny est la fille de la Mort, au visage marqué des stigmates de son père. Elle chevauche son destrier de fumée à travers un Ouest sauvage et sans concessions où magie et poudre ne font pas forcément bon ménage. Dans la cruauté d’une Amérique qui se cherche et se construit dans le sang et la violence, Ginny traque les pêcheurs, les coupables. Mais au terme de sa quête de vengeance, saura-t-elle aller jusqu’au bout pour affronter son propre destin ?
(Contient les épisodes #1 à 5)
Et pourtant, il n’y a que des bons points avant d’entamer cette lecture. En premier lieu la présence de Kelly Sue Deconnick. Non pas que cette scénariste ne soit pas talentueuse, mais je ne suis absolument pas fan, son assez récent travail sur Carol Danvers me restant encore au travers de la gorge. Mais bon, les artistes ont beaucoup de contraintes sur les titres du big two (Marvel et DC), et donc beaucoup plus de libertés sur les titres indépendants, comme peut le faire Image Comics. Mais malheureusement, cela ne fonctionne pas tout le temps…
Dans un grand ouest intemporel et très artistique, grâce à Emma Rios mais j’y reviendrais plus tard, nous lisons l’histoire que nous content petit lapin et gracieux papillon. Une histoire où Sissy et sa cape de plumes nous narre elle-même, avec son vieil ami Fox, l’histoire du maître maçon et la jeune beauté. Une fable bien triste où il n’y a que la mort comme réponse à l’amour. L’arrivée du dieu de la mort et la naissance d’un bébé complètent cette sinistre histoire.
Mais lorsque le vieil aveugle qu’est Fox comprend que Ginny et Alice, les filles de la Mort sont à leurs trousses, la fuite s’impose, en vitesse et nous comprenons alors que toutes les histoires ont un fond de vérité lorsque la vie de nos protagonistes se mélangent à l’histoire qu’ils racontent à travers les villes qu’ils traversent !
Il faut bien le dire, cette histoire, qui n’est pas inintéressante, assez tirée par les cheveux et une lecture assez compliquée de par la narration un peu à part de Kelly Sue Deconnick. Les personnages défilent, sans réelles présentations avec le lecteur. Ce n’est qu’à travers la fable de Sissy et Fox que nous comprenons, à peu prêt qui est qui. On s’y perd donc assez facilement. Surtout qu’en arrivant à la fin du tome, on n’est toujours pas sûr de la direction que l’auteur a voulu prendre, ce qu’elle a voulu non raconter.
Au dessin, c’est tout aussi flou, le style d’Emma Rios très chargé, mais limpide, très onirique mais avec certains codes concrets, ne facilite pas la lecture mais permet de se laisser emporter. La dessinatrice arrive à merveille à jongler entre la « poésie » des premières pages de chaque chapitre avec l’oiseau et le lapin, et le récit beaucoup plus agressif de Deconnick. L’atmosphère western se fait très bien ressentir grâce à son excellent travail sur les costumes, les petites villes perdues dans les grandes plaines, ou les duels aux pistolets.
Duels qui sont peut-être les scènes les plus « violentes » du comics. Loin des standards du genre.
Bref, dans cette quête pour dépasser les erreurs de parents en-dessous de tout, j’avoue avoir plusieurs fois été mis sur le bas côté. N’arrivant pas à m’intéresser à ces personnages me paraissant toujours autant inconnu à la fin de ce premier volume qu’au début. Récit très abstrait, tout comme les dessins, l’histoire est un peu confuse et laisse beaucoup trop de questions sans réponses.