Quand la mythologie grecque frappe aux portes de Gotham!

Batwoman c’est la série qui nous happe dès que l’on tourne la première page et que ne s’arrête qu’à la fin du volume ! Et qu’il est difficile d’attendre entre chaque tome. Et lorsqu’on pense qu’il s’est écoulé quasiment un an entre les tomes deux et trois ! Il est donc fortement conseillé de relire les volumes précédents, tant ils sont tous profondément liés.
Si le volume deux s’écartait un peu des sentiers battus, le présent tome se recentre clairement dans la vaste intrigue sur laquelle enquête Katie Kane ! Et comble du bonheur, les dessins sont à nouveau l’œuvre du génie J.H. Williams III !

L’apparition d’une nouvelle menace à Gotham City pousse Katie Kane, alias Batwoman, à s’associer à la célèbre princesse amazone : Wonder Woman. Une alliance exceptionnelle qui pourrait ne pas être suffisante pour venir à bout de la redoutable organisation criminelle, Medusa. Les deux héroïnes vont avoir besoin de renforts… (Contient : NEW52 Batwoman vol. 3 : World’s Finest – #12 à 17)

Si Batman est sombre avec ses méchants tous plus tordus les uns que les autres. Batwoman l’est encore davantage avec ces ennemis sortis tout droit des légendes urbaines les plus sordides que l’on puisse connaître. Depuis maintenant un bon moment, depuis la mort de sa sœur Alice, Batwoman enquête sur la disparition en masse d’enfants à Gotham. Son enquête la mène sur les traces du groupuscule Médusa, avec à sa tête l’effroyable Gladius. L’ennemi peut compter dans ses rangs sur le sorcier métamorphe, capable de donner vie aux créatures les plus dangereuses, Maro, le monstre au crochet (qui a charcuté la pauvre cousine de Katie), la Llorona (la Pleureuse), Croc (un peu gonflé à la magie) ou encore l’effrayante Bloody Mary.
Dans sa quête, Batwoman peut compter, si l’on peut appeler cela ainsi, sur le D.E.U.S. (Département des Evénements Ultra Spéciaux de Gotham). On peut se poser la question tant ce groupe, dirigé par Bones, un squelette, semble tout aussi inquiétant que Médusa.
Mais voilà que tout change, après la mort de Gladius, Batwoman n’a toujours aucun moyen de retrouver les enfants, et c’est alors que l’on apprend que Médusa n’est pas un groupe, mais une personne ! Sortie tout droit de la mythologie grecque !

Qui dit mythologie grecque dans l’univers DC Comics, dit Wonder Woman ! Et c’est tout naturellement que notre rousse incendiaire va aller chercher de l’aide auprès de la belle Amazone. Et après plusieurs tomes dans la noirceur et l’horreur de Gotham nous nous dirigeons vers le fantastique et le merveilleux issus de la mythologie antique. Et toute une ribambelle de personnages et de lieux mythiques vont traverser les pages de ce troisième volume. Pégase, Médusa, Ceto, le Nyx, le labyrinthe et bien d’autres. Il est alors plaisant de voir la surprise chez Batwoman. Nous prenons cela pour argent comptant en lisant nos comics, il est alors amusant de voir un personnage s’interroger sur le fait de savoir si elle rêve ou pas.

Si ce tome se concentre donc sur l’ultime affrontement entre Batwoman et ses alliées, mettant un terme à cette longue saga, il est également le théâtre des pensées, des attentes, des interrogations de beaucoup de femmes ! Batwoman sur sa vie, Wonder Woman sur sa place dans le monde mais aussi Bette sur ses doutes et ses peurs, Médusa sur sa haine du monde des humains, Maggie Sawyer sur son incapacité à faire son travail ou encore Cameron Chase et son rôle dans cette histoire. Les femmes sont à l’honneur et J.H. Williams III leur rend hommage à travers une narration très riche, plongeant dans leur psyché, et à travers des dessins tout simplement magiques !

Quelle claque les pages de Williams III ! Nous atteignons des sommets à chaque fois ! Chaque page est une véritable œuvre d’art, un somptueux tableau. L’artiste, toujours avec sa mise en page aussi immersive et vivante, nous offre de la profondeur, de la mouvance, du rythme et une quantité de détails absolument époustouflants. Il suffit de regarder la double page du labyrinthe, où celle, circulaire, sur la recherche de Bloody Mary où les visages de Batwoman et du loup-garou l’accompagnant se déforment sur les murs en face d’eux.
C’est très sombre, et à ne pas mettre entre toutes les mains, pour ne pas dire limite effrayant par moment. Mais entre l’univers noir dans lequel navigue habituellement Batwoman, et l’ambiance mythologique qu’apporte Wonder Woman, rien d’étonnant. On se retrouve avec une atmosphère encore plus effroyable et oppressante qu’habituellement.
Wonder Woman, qui serait peut-être ma seule petite déception au niveau des graphismes. Un peu de mal avec son visage. Dommage, surtout lorsqu’on voit ce que l’artiste est capable de faire.
Le tout magnifiquement mis en couleur par Dave Stewart. J’adore l’opposition du rouge et du noir, propre à notre héroïne.

Beaucoup d’action et d’aventure donc, mais J.H. Williams III et W. Haden Blackman n’en oublient pas pour autant de travailler sur le couple Katie/Maggie. Avec un final époustouflant et qui nous tombe dessus sans que l’on ne s’y attende !
Si Jacob Kane ne peut plus assister Batwoman, il se trouve une nouvelle héroïne à épauler avec Flamebird !
Enfin, si la Médusa semble se tourner, de bien belle manière, il semble que celle de D.E.U.S. semble s’ouvrir, et nous avions raison de nous méfier !

Bref, ce tome trois de Batwoman est un véritable petit bijou. On frôle le génie et la perfection. Et l’attente jusqu’au tome quatre s’annonce encore plus insoutenable !