Où la sensibilité de Guibert et Cope produit à nouveau la magie qui nous inspire tous.
On l'avait déjà constaté et ressenti dans "La guerre d'Alan", ce qui est touchant, poignant, oeuvresque, c'est cette capacité de cette bande dessinée à trouver l'Homme en l'homme. Derrière tous ses ascpets plaisants (dessins, narration, etc.) on se retrouve surtout avec, dans les mains, cette sorte d'essence anthropologique. On croit d'abord lire ces petites histoires de grand père avec leurs perles de sagesse de ci de là, mais le livre va plus loin que ça.
Il y a une alchimie entre l'auteur et Alan Ingram Cope qu'on voit rarement ailleurs. On dirait que tout y est pesé au poil, avec la sensibilité parfaite. Ce qui est anodin est anoden à dessein, ce qui qui ne l'est pas reste exprimé dans des proportions humaines et compréhensibles. Une fresque de vie, oui, de celle que l'on peut relire et relire et relire sans jamais cesser de voir de nouveaux détails, d'imaginer des voix de personnages, de ressentir ce qu'Alan lui-même à ressenti quand il dit "je ne sais pas ce qu'elle est devenue", en parlant d'une personne qu'il a croisé un jour et dont il garde un souvenir.
Un oeuvre vertigineuse tout à fait dans la ligne de la Guerre d'Alan.
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