Un joli conte, entre douceur et obscurité

Dans un autre monde, existent deux pays. « L’intérieur », où vivent les humains et « l’extérieur » réservé aux « maudits », créatures effrayantes qu’ils ne faut pas toucher sous peine d’être maudit à son tour. C’est là que vivent « le Professeur », un maudit et Sheeva, une petite qu’il a recueilli en attendant que sa tante vienne la chercher.

Ce premier tome présente un univers sombre, inquiétant, nous faisant nous poser de nombreuses questions. Toutefois, malgré cette obscurité prédominante, ce manga est emprunt d’une grande douceur. On est témoins d’une relation père-fille très étonnante entre Sheeva; petite fille espiègle & innocente et le Professeur, un être étrange et mélancolique, de prime abord inquiétant. La présence de Sheeva aux côtés du Professeur semble illuminer sa vie, tandis que lui prend soin de protéger la petite fille tout en l’aidant à grandir et s’épanouir.

J’ai été très sensible au travail graphique de Nagabe. Sa façon de jouer avec les ombres confère au manga une dimension mystérieuse qui m’a beaucoup fait penser à l’univers de Burton (❤️). Concernant le fond, la question que soulève ce 1er tome est très intéressante : est-il acceptable de mentir à un être cher pour lui éviter de souffrir ? J’ai également beaucoup aimé le fait que les topoï ténèbres/lumières soient inversés, amenant une profonde réflexion sur le bien et le mal.

Je pense qu’il y a différents niveaux de lecture dans ce manga et que selon l'âge ou le background de chacun les interprétations peuvent être multiples. Quoi qu'il en soit je suis très curieuse de lire la suite de ce premier tome riche en interrogations !