Riad Sattouf parle tellement bien de ce bouquin que ça m'a donné envie de le lire.
Je suis un peu déçu. Certes, le parcours de l'auteur (la partie enfance) est intéressant, mais il y a un côté historique mal dosé et mal amené : faire des pauses dans le récit pour expliquer ce qu'il se passe dans le monde, c'est un peu indigeste, ça aurait dû être amené plus naturellement. Et surtout, le récit est décousu, ce qui nuit au développement social (moeurs des gens de l'époque mais aussi leurs réactions face à l'actualité) qui aurait mérité un traitement plus fluide, mieux intégré à la narration. Les personnages secondaires ne sont pas assez développés. Heureusement, le tout est fait avec humour, et puis l'auteur ose délivrer des anecdotes assez chouettes. Et même si ses cours d'histoires m'ont paru un peu mal amenés, ils sont bien expliqués.
Graphiquement, j'ai un peu de mal : les décors réalistes (assez impressionnants) et les personnages principaux qui ne le sont pas, ça ne fonctionne pas toujours ; notons en plus une utilisation de photos retouchées (pour que ça fasse plus dessin), ça passe. En plus, le style pour les personnages est parfois trop minimaliste, ça dénote avec les nombreux détails à l'arrière plan. Je ne suis pas très fan non plus de la morphologie des personnages. Le découpage est bon, les plans sont bien choisis ; la mise en page est aérée, on se sent plus dans une BD européenne qu'un manga. Un gag qui m'insupporte de plus en plus dans les mangas, c'est celui du personnage qui adore manger. J'avais vu ça dans Dragon Ball, ça me faisait rire, mais je pensais que c'était un gag trouvé par Akira Toyama... en fait TOUS les mangakas font cette blague, c'est d'un lourd ! C'est comme si, dans les BD franco-belge, on trouvait systématiquement un personnage prêt à glisser sur une peau de banane !
Bref, un album qui se lit mais qui ne transcende pas.