Un heureux malentendu ; sa confusion avec le Jeremiah d’Hermann ; fut à l’origine de ma découverte de Jonathan. Pourtant, quoi de commun entre le cynique mercenaire redresseur de torts de l’Amérique post apocalyptique et le bienveillant voyageur suisse ?
Suite à un chagrin d’amour, un jeune occidental découvre l’Himalaya. Jonathan ne la quittera plus. Au fil des albums, il s’inculture et s’imprègne de spiritualités orientales. Confronté à la guerre, il observe, puis s’engage, mais refuse de prendre les armes. S’il travaille pour vivre, ce grand empathique reste ouvert à la rencontre. L’occasion de se poser, d’écouter et de partager.
Tome 5 : Perdu en haute montagne, Jonathan est recueilli par un retraité de l’Armée des Indes, le colonel sir Stamford George Westmacott. Retiré dans une splendide et improbable villa européenne, cet ermite lui partage sa quête de la beauté : la splendeur de la nature, d’une jeune fille ou de ses toiles de maître. Mais, l’hiver approche et son trésor attise les convoitises.
Le scénario est habile et l’histoire adroitement menée avec une grande économie de mots. De courtes méditations du héros viennent enrichir notre réflexion. Le dessin réaliste de Cosey peut surprendre par sa simplicité : un travail à l’encre noire, des couleurs à dominantes ocres et bleutées. Le découpage des cases se fait audacieux et accentue les tensions de cette invitation au (grand) voyage.
Laissez-vous tenter.