Une lecture de ce tome, ça ne dure qu'un temps... Ca mériterait pourtant bien l'éternité.

Et c'est ainsi qu'après avoir découvert le passé de Jadina, nous nous plongeons dans la seconde partie de la huitième aventure!


Suite au combat entre Gryf et Amy, nos héros ont été soudainement emprisonnés dans des cristaux d'énergie. Ils sont alors emportés dans la cité des Chiridans, âmes errantes possédant les corps des autres (là en l'occurrence, ils se sont chargés de posséder Ténébris, Razzia et Shimy). Il s'agit d'anciens humains, décimés lors d'une guerre opposant les démons Galinas et Chiridirelles. Après avoir été sauvés par le dieu Misery, ils doivent en échange, s'assurer que le dieu Eternity -fils d'Anathos-, ne s'échappe de sa prison. Depuis le début, c'est dans le but de se faire posséder par ce dieu, que Sheibah a entrepris de réunir tous les morceaux de la clé (dont un est gardé par les Jaguarians, un autre par les humains, encore un autre par les Oustitas, et le dernier par les Chiridans), cette dernière permettant la délivrance d'Eternity. Bien entendu, Gryf est formellement opposé à cette idée, ne supportant pas l'idée qu'un nouveau dieu sème le chaos sur Alysia. Mais les Chiridans étant responsables de leur mission depuis des siècles, ils ne songent désormais plus qu'à mourir en paix. Autrement dit: ces êtres sont tout à fait favorables à l'idée qu'Eternity soit libéré. Que ce soit Gryf, Shun-Day ou Kelma-Thu, l'un de nos héros se doit alors de devenir la réincarnation du dieu, pour empêcher ainsi Sheibah de venir à bout de son sombre but. Mais bien entendu, nos protagonistes s'avèrent guère emballés par l'idée, et préfèrent réfléchir à une nouvelle issue.


Oui... Autant le scénario du tome 15 est relativement simple, autant celui du seizième est assez long et compliqué à décrire. Et je suis loin d'avoir tout dit, car plusieurs autres révélations et retournements de situations surviennent dans cette aventure.


Dans le même tome, on nous révèle que Gryf aime toujours Shimy (bon, ça, on s'en doutait), qu'il est mourant depuis des années, et aussi qu'Amy est la mère de Shun-Day. Ca va, vous suivez?


Mais justement, cela me plait beaucoup. C'est une histoire bien complète et riche, qui met beaucoup d'éléments en jeu. Il y a tant d'éléments à prendre en compte pour ressortir vivant de cette affaire, que cela en rend cette intrigue particulièrement palpitante. Et même avec tous ces points, l'histoire parvient à donner un temps nécessaire pour l'action. Il n'y a pas de baston durant les trois premiers quarts (ce qui n'empêche pas que l'on n'arrive pas à s'ennuyer, avec tout ce que l'on doit avaler), mais l'unique affrontement auquel on a droit est tellement épique, et est à une échelle si haute, que le temps d'attente en paraît tout à fait justifié.


Pour beaucoup, il est répétitif de voir nos héros devoir à nouveau affronter un dieu. Un dieu ayant pris possession du corps d'un de nos Légendaires, qui plus est. Mais personnellement, ça ne me dérange pas. En partie parce que les circonstances, ainsi que la manière d'en finir avec lui, ne sont pas les mêmes que pour Anathos. Mais aussi parce que cela me plaît de voir encore à quel point les dieux sont de véritables fléaux pour les Alysiens. Une raison inconnue les a poussés a quitter Alysia pour toujours, et pourtant ils demeurent une véritable source d'ennuis.


On en découvre d'ailleurs un peu plus sur Misery, qui décidément, semble être le seul dieu vraiment sympa de tous.


Après avoir donné aux Jaguarians un moyen de demeurer à l'abris des humains, il a également permis aux Chiridans de survivre à l'attaque des démons, et de devenir immortels. Certes, ces différentes offres n'étaient pas désintéressées, mais cela a tout de même permis de sauver bien des vies.


Ces aspects enrichissent l'univers du Pamplemousse, et ne sont pas les seuls à le faire. Après les Ouistitas dans Amour Mortel, nous faisons à présent la rencontre des Chiridans, joyaux vivants possédant des corps mortels pour se mouvoir. On remarque que cela s'est vu plusieurs fois dans la série, de voir des êtres magiques prendre possession de corps. Mais c'est fait ici de manière à encore proposer du neuf. D'habitude, les âmes s'appropriant des enveloppes vivantes le font avec une intention bien sombre. Tandis que les Chiridans ne font que survivre, et cherchent à se libérer de cette situation. De plus, c'est la première fois que nous voyons tout un peuple composé uniquement d'âmes, ce qui est intéressant.


Ce peuple peut se vanter de vivre dans un lieu qui, selon moi, est le plus classe de toute la saga. La cité des Chiridans est une ville volante, dont les bâtiments sont clairement inspirés de la Rome antique. L'architecture est très bien détaillée, les couleurs sont claires et douces, et le volcan en hauteur donne une impression de puissance. Tous les éléments de cette cité la rendent majestueuse. Une ambiance assez froide y règne, mais cela reste une des villes les plus riches de toute la saga, visuellement parlant.


Par contre, étant donné que nos héros se font posséder durant la quasi-totalité de l'épisode, certains n'apparaissent que très peu.


Jadina étant dotée d'une puissance bien trop instable pour qu'un Chiridan s'approprie son corps, notre leader se retrouve endormie durant les trois quarts du tome. Mais cela s'excuse totalement, puisque c'est elle qui fait presque tout le boulot à la fin. Elle doit affronter un dieu, et parvient à le mettre hors d'état de nuire, en non pas une, mais deux fois. C'est notre chère princesse qui nous offre l'un des combats les plus mouvementés de la saga, et par conséquent, j'en oublie sa bien longue absence. Bon, par contre, elle en fait vraiment des caisses dans ses répliques:



Est-ce que tu as pensé à Shimy?? Elle t'aime et n'attend que ton retour. Comment survivra-t-elle sans toi??



Bats-toi pour Shimy... Bats-toi pour celle que tu aimes!!!



Eternity... Tu n'as pas ta place en ce monde!! Nous ne nous laisserons pas dicter notre destin par ces mêmes dieux qui nous ont abandonnés!! Retourne d'où tu viens, retourne dans l'oubli!!!



Bon, ce sont des phrases qui donnent de la puissance au combat, et qui prouvent bien que Jadina évolue, pour redevenir la fille compréhensive qu'elle était autrefois. Mais cela donne un ton très exagéré à la scène.


Cependant, s'il y a bien un Légendaire sur lequel l'histoire est complètement centrée, c'est bien Gryf. C'est en effet le seul du groupe à n'avoir été ni possédé, ni emprisonné. Mais fort heureusement, notre Jaguarian est nettement plus attachant dans cet épisode. Il est encore assez froid, mais avec son esprit toujours aussi combattant, il parvient bien à porter l'histoire sur ses épaules. De plus, après son comportement désagréable du précédent volet, cela fait du bien de le voir s'inquiéter pour ses amis, mais surtout... après qu'il se soit montré si détestable envers elle, cela fait un bien fou de voir Gryf parler de ses sentiments pour Shimy.


On découvre qu'il n'a jamais cessé d'aimer la jeune Elfe, mais qu'il a dû séduire Shun-Day pour accélérer la création de son Katseye. Et plus important encore... on apprend que notre homme-bête est mourant depuis la première confrontation contre Anathos. Et ce grand naïf s'imagine que s'il se montre odieux envers Shimy, cette dernière sera moins attristée lorsque Gryf devra mourir.


Il se révèle donc particulièrement mignon dans cette histoire, en montrant plus que jamais son amour pour Shimy. Quand on le voit se rattraper ainsi, la révélation qui nous est faîte sur sa santé est encore plus effrayante...


Razzia se fait posséder par un Chiridan (plutôt antipathique, en passant) nommé Apéhros. Résultat, le vrai Razzia n'apparaît que très peu. Cela dit, il aide Jadina lors du combat final, ce qui lui permet de se montrer plus utile que la plupart des personnages. Mais si notre héros grassouillet n'a pas énormément à offrir dans cette aventure, les choses sont différentes pour son bras vivant. Amy étant, tout comme Jadina, trop puissante pour être possédée, elle est maintenue endormie et n'agit pas avant l'arrivée du climax. Mais cela n'empêche pas du tout son utilité au récit.


On fait ainsi une découverte surprenante: Shun-Day est la fille d'Amy. En effet, la création de cette petite peste n'a pas seulement demandé le bras de Skroa, mais aussi des particules du corps de la Chiridirelle. C'est intéressant car jusque là, Amy tenait absolument à ce que la fille de son ennemi soit tuée, et là, il s'avère que cette personne est aussi son propre enfant. La réaction de la démone est cependant assez étrange: après cela, elle refuse fermement que qui que ce soit fasse du mal à Shun-Day, et agit comme si elle avait toujours aimé sa fille. Il est vrai que cette dernière a avoué aimer sa mère, ce qui est plutôt touchant, mais on dirait presque que les liens du sang sont suffisants pour définir si deux personnes peuvent s'aimer ou pas. Ce qui est plutôt bizarre. Mais bon, cela reste un joli retournement de situation, qui approfondit ces deux personnages, et permet à notre chère maman de retourner dans le droit chemin.


Shimy est possédée par une prénommée Lheïra, et on sent qu'elle se fait présente dans l'esprit de Gryf, mais à part cela, l'Elfe apparaît bien peu. On notera tout de même qu'elle est la seule à avoir l'esprit assez fort pour que ses émotions reprennent le dessus sur celles de la Chiridan. Et même si cette Légendaire se comporte toujours un peu comme une nounouille romantique, j'aime bien la voir reprendre du poil de la bête à la fin de l'opus (phrase à double sens).


Quant à Ténébris... il s'agit encore une fois de la Légendaire la plus transparente du groupe. Son corps est occupé par une certaine Asthrid. Et autant Lheïra et Apéhros ont des rôles relativement importants,


(La première partage toute une scène pleine de révélations avec Gryf, tandis que le second est le complice du vilain Kirikiri.)


autant Asthrid ne se fait pas énormément remarquer, ce qui n'aide pas la véritable propriétaire du corps à avoir un rôle important. Mais encore une fois, je tiens à rappeler que je ne considère pas cela comme un vrai défaut.


Si Kelma-Thu n'apportait pas grand-chose dans l'opus précédent, il donne à celui-ci une scène plutôt sympathique.


On découvre (oui, "on découvre", je dois encore le dire) que lui et Ko-Chonu étaient très amis avec Sheibah, durant leur enfance. Et Kelma est tellement désespéré que son amie se soit autant abreuvée de haine, qu'il est prêt à devenir l'incarnation d'Eternity, pour s'assurer que Sheibah ne puisse accomplir sa vengeance. Cela donne au Jaguarian une dimension bien tragique. L'un de ses deux amis d'enfance est mort, tandis que l'autre n'a plus rien à voir avec ce qu'elle était avant. Et cette dernière perte est si douloureuse pour Kelma, qu'elle n'est pas loin de lui faire commettre un grave acte.


Encore un point intéressant, qui nous rend confus sur ce que pourrait permettre la réincarnation du dieu.


Shun-Day est plus intéressante et complexe qu'elle ne l'a jamais été. La jeune Galina est encore particulièrement froide, et ne s'est pas débarrassée de son ton hautain et désagréable. Pire que tout, on se rend même compte que la jeune fille est capable d'aller drôlement loin, quitte à commettre des choses affreuses.


En effet, dans le but de s'assurer que Gryf soit guéri, Shun-Day n'hésite pas à empaler Shimy, à mettre la femme qu'il aime en état critique. On peut donc penser que la fiancée du Jaguarian est plus horrible que d'ordinaire... mais pourtant, elle fait preuve de beaucoup de nuances dans L'Eternité ne dure qu'un temps. Plusieurs fois, on se rend compte qu'elle peut être très aimante, que ce soit lorsqu'elle déclare à sa mère qu'elle ne parvient pas à la détester, ou quand elle demande à Shimy de veiller sur Gryf. On réalise plus que jamais à quel point ses sentiments pour son fiancé sont forts et sincères. Au final, elle n'est qu'une victime, qui s'est fait manipuler par l'homme qu'elle aime.


Je n'affirmerai jamais qu'il s'agit d'un personnage attachant. Mais elle est effectivement très intéressante et complexe.


L'un des points qui rendent ce seizième opus bien palpitant, est que les antagonistes sont nombreux, et n'ont pas les mêmes projets.


Bien entendu, nous retrouvons Sheibah et Razorcat. La prêtresse de Jaguarys cherche ici absolument à devenir l'enveloppe charnelle d'Eternity. Par rapport au tome précédent, la mère et le fils n'ont pas énormément de choses nouvelles à apporter. Le seul vrai détail bien nouveau, est d'apprendre que Sheibah a été une Jaguariane gentille et naïve autrefois. Cela crée davantage de peine pour cette méchante, dont seule la souffrance est la véritable cause de ce qu'est devenue la femme-bête. Razorcat prouve encore une fois sa trop grande bonté...


ce qui fait que j'ai toujours beaucoup de peine en le voyant périr avec sa mère.


On fait la connaissance d'un autre opposant: Kirikiri, maître des Chiridans. Ce n'est pas forcément le méchant le plus intéressant de la saga. C'est juste un gros malade qui fait peur, qui est complètement pervers, et qui est obsédé par le pouvoir. C'est clairement le genre de malades que rien ne peut arrêter, et en cela il est plutôt marrant, mais il n'a pas la moindre profondeur.


Et puis nous avons également Eternity. Sa personnalité n'est pas des plus intéressantes. Il est comme Anathos, mais en moins impressionnant. Ce personnage n'est qu'une excuse pour nous offrir un combat fort épique contre Jadina. Mais pour le peu de temps d'apparition auquel il a droit, ça ne valait sans doute pas la peine de l'approfondir davantage.


Les deux nouveaux antagonistes ne sont donc pas des plus complexes. Mais bon, on a déjà Sheibah pour remplir ce quota.


L'Eternité ne dure qu'un temps est un tome qui peut donner le sentiment de toujours en faire des caisses,


(Oui, c'est cool de voir Shimy et Gryf se remettre ensemble... mais de là à ce qu'ils se fassent un french kiss, c'est peut-être exagéré...)


mais ça joue peut-être dans le fait que je l'aime autant. C'est un épisode qui se donne tellement à fond, qu'il me donne la pêche et sait totalement me plonger dans l'aventure. C'est donc pour moi une grande réussite, et un de mes tomes favoris.

ErizuTeriyaki
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le 8 août 2017

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