De la Russie au Mexique, le pétulant héritier du vieux Nério se retrouve une fois de plus dans un pétrin que ne renierait pas le héros de Mission Impossible : mouillé malgré lui dans un crack boursier éclair, il lui faut sauver d'abord sa réputation puis sa peau dans un imbroglio en forme de nasse comme on les aime tellement, vu qu'il s'en sort toujours à la fin. On a beau le savoir, on continue à se faire des cheveux, bien au chaud devant sa cheminée. Cette fois, parce qu'en pleine tourmente, il prend une décision éminemment risquée : quitter son paradis fiscal et s'acquitter de ses dettes envers ceux que le capitalisme ne dorlote pas tellement, les contribuables minuscules dont aucun avocat véreux n'optimise la relation au Fisc. Drôle d'idée, dans l'air du temps, et qui, bien sûr, remet en question la position privilégiée du playboy d'action à la mèche rebelle. Autant dire qu'on se régale à voir l'étau se resserrer sur lui, tout en soupçonnant, qu'à son habitude, il a soit un coup d'avance soit un atout époustouflant dans sa manche. Ça n'est pas ce tome de transition qui va nous soulager, au contraire, mais je m'en moque, j'ai eu la suite à Noël en même temps que cet opus et je n'ai plus qu'à me jeter dans le canapé pour soulager mes anxiétés infondées. Elle est pas belle, la vie de lectrice de BD ? D'autant que le trait et la couleur sont toujours aussi splendides (mais, au fait, il n'y aurait pas un peu de triche photographique dans deux des vignettes les plus complexes?).