Raté
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le 14 juil. 2013
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Jacques Ferrandez est définitivement un passionné de l'Algérie. Dans beaucoup de ses oeuvres il représente son pays natal, et son dernier ouvrage, paru en avril dernier, ne fais pas exception. Il s'agit de l'Etranger, une adaptation du roman d'Albert Camus. L'auteur n'est pas en terrain inconnu, puisqu'il avait déjà adapté "L'hôte", une nouvelle de Camus, en 2009. Mais peut-on légitimement l'encourager à "recycler" des récits déjà existants et acclamés depuis fort longtemps? Assurément, oui.
Scénario : Meursault n'est pas un homme comme les autres. Lorsqu'il apprend le décès de sa mère qu'il avait envoyé à l'asile, il ne bronche même pas, et semble plus gêner par le soleil d'Algérie que par ce tragique événement. C'est d'ailleurs ce même soleil qui va lui faire commettre l'irréparable. Mais était-ce un acte prémédité? La justice nous le dira. Mersault n'est pas à proprement parler un personnage antipathique, mais il fait tout pour l'être. Insensible, indifférent, flegmatique, silencieux, le lecteur va le détester du début jusqu'à la fin, hormis dans les dernières pages, où il inspirera presque de la pitié. L'important dans cette BD n'est pas l'intrigue, ni même les personnages, mais la situation absurde à laquelle ils assistent, et les idées qu'elle développent. D ce côté-là, l'esprit du roman est vraiment conservé, et cette adaptation ne fera que vous inciter à (re)lire l'oeuvre original. On pourrait dire que c'est la moindre des choses, mais cela en fait une adaptation pleinement réussite.
Dessin : Ferrandez ne se lasse pas de dessiner les décors algérien dans leurs moindre détails, et nous, on ne se lasse pas de les regarder. En ce qui concerne les personnages, le visages atypique de certains vaut vraiment le détour. Et si on rajoute à cela un mise en couleur rafraîchissante et expressive, on ne peut qu'être comblé par le résultat.
Pour : Sur de nombreuses pages on peut admirer en arrière-plan de superbes aquarelles qui sont de véritable bouffées d'air, et y sont pour beaucoup à l'esthétique globale des planches. Toutes ces illustrations vaudraient à elles seules un exposition, il y a matière.
Contre : Certains dessinateurs de BD ont toujours été mal à l'aise pour les scènes d'intérieur, cela ne date pas d'hier. Ferrandez semble faire partie de ceux-là, car sur deux ou trois séquences, celles en huis clos, on constate un appauvrissement du découpage et des cadrages, peu variés et maladroits.
Pour conclure : La collection Fétiche de Gallimard a pour objectif de faire découvrir des romans à travers des adaptation BD de qualité. Après "Le Petit Prince", de Joann Sfar, voici "L'Etranger", de Jacques Ferrandez. On en redemande.
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Créée
le 21 oct. 2014
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