Après son adaptation de 1984, Xavier Coste aborde la figure du freak via la destinée d’Hector, souffrant d’une hyper pilosité ce qui l’apparente à un fauve au regard des autres. Présentant cette « bête de foire » exposée dans les cirques, le récit s’avère touchant, nous dévoilant sa solitude, sa quête de reconnaissance et le mal-être qui s’impose à lui. S’il s’épanouit malgré tout dans la culture à travers la littérature ou le dessin, nous découvrons le cynisme qui le gagne, Hector devenant de plus en plus amer face à sa condition ou encore désabusé par ce qu’il dégage en apparence. Car, comme le film Elephant Man, la BD renvoie le lecteur à sa propre humanité : qui est le monstre ? Celui dévoilé sur scène à cause de son physique ou celui qui le scrute par curiosité malsaine et le juge alors ?
Aussi, le scénario jette un regard pertinent sur un pendant de la culture populaire de la fin du XIXe siècle/début XXe siècle, à travers la présentation des freak shows et de la société du spectacle, montrant que ces « monstres » étaient considérés comme des produits, ce que le protagoniste principal, tentant d’en tirer profit.
En plus de son propos marquant, cette histoire est porté par un travail graphique sublime et une belle mise en page, magnifiant l’ambiance du cirque ou encore les moments oniriques lorsqu’Hector se rêve lion.
Avec ce portrait touchant d’un être à part, L’homme à la tête de lion marquera ses lecteurs !