Recueil d'une vingtaine d'histoires courtes, ce manga est un des plus ouvertement érotiques de Tezuka, excepté une version coquine de Cléopâtre (inédite en France).
A travers ces histoires, dont le point commun est la présence de scènes coquines (on est plus proche de la paillardise que du porno), est ramené dans le contexte actuel et de l'époque, c'est une terrible critique de Tezuka à l'égard de la société japonaise, complètement renfermée sur elle-même et pour qui le sexe est comme une illusion, occupée qu'elle est à travailler encore et encore. Rappelons que le Japon est un pays avec un faible taux de natalité, et que la représentation du sexe est encore floutée au niveau des organes génitaux des messieurs et des mesdames.
Les histoires font donc preuve de fantasmes et de frustration, à l'image de ce salaryman qui trouve dans la rue un zizi, et qui l'adopte comme un animal de compagnie, avant de se rendre compte qu'il y a aussi des fesses de femmes qui se promènent également dans la nature !
Comme tout livre avec plusieurs histoires, toutes ne se valent pas, notamment celles se déroulant dans le passé. Mais il y en a de très drôles, comme la dernière qui se passe dans une société où tout le monde vit nu, et c'est quand on s'habille que cela devient indécent ! Il y a aussi celle où le salaryman du début (c'est un personnage récurrent de plusieurs histoires) qui rencontre une jeune femme qui peut lui révéler son avenir en lui faisant l'amour.
Bref, tout dans ce manga porte à l'érotisme : et cela est encore plus vrai dans le dessin de Tezuka, qui rappelle beaucoup celui de Debout l'humanité, avec des traits très simples, des personnages dessinés sommairement, et peu de décors. Là aussi, on croirait voir du Plantu ou du Sempé, mais c'est sans doute pour marteler ce message par ces traits si innocents en apparence.
C'est un livre qui m'a souvent amusé, ne serait-ce que par l'érotisme qu'on y voit de partout, mais ça reste très dur contre la société japonaise, et il fallait bien un Osamu Tezuka pour en parler !