Ce Daniel Bendit, quelle belle Cohn !
Et si De Gaulle n'avait pas réussi à contenir les événements de mai 68 ? Si le sursaut républicain n'avait pas eu lieu ? Dans ce contexte, un ancien de l'Algérie, de l'OAS, participe à un casse (sur ordre de qui ?) puis disparaît.
5 ans plus tard, la France est en reconstruction et le gouvernement provisoire d'union nationale est en train d'installer la VIè République, dans un Paris en chantier, et dont l'architecture est laissée aux avant-gardistes libertaires. Mais Paris n'est pas pacifié pour autant et des factions activistes de tous bords (anars, extrême gauche maoïste, pro-soviétique, extrême droite,...) occupent chacune leur quartier. Et la disparition de 200 millions de la Banque de France fait parler d'elle.
Le propos est documenté, pertinent et plausible (comme toujours dans Jour J), la narration est excellente, avec des flashbacks à l'identité visuelle, bien marquée. Le déroulement de l'action en 68 a d'ailleurs une belle ambiance de polar, et l'on pourrait se croire dans un Melville. L'année 73 est, elle, très colorée et l'ambiance là encore bien rendue. L'intervention des personnages historiques (Cohn-Bendit, Chirac, Woodward) est intéressante et les allusions à Pompidou, Sartre, VGE ou Pasqua amusante.
J'oubliais, le dessin est précis, beau, les personnages ressemblant aux vrais. Que demander de plus ?
A la fois inventif et intelligent, captivant, encore une belle réalisation dans une excellente série.
PS : j'ai vu une référence aux Watchmen et au Dr Manhattan (quitte à faire une uchronie des 70's autant se faire plaisir), je me suis emballé ou pas ?
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