Je connais "L'Incal" de nom. Il n'est pas rare de trouver un album de cette série ou d'un autre cycle appartenant au même univers en librairie. Mais allez savoir pourquoi, la science fiction en BD ne m'a jamais vraiment interpelé. Souvent le graphisme (les couleurs contemporaines plus particulièrement) me rebutent.
Moebius, je découvre à peine son travail dans "Blueberry" ; Jodo, j'ai fait sa connaissance par le bias de ses films complètement barrés ainsi que par des interviews dévoilant un artiste aussi génial que fou.
Ce premier tome est une très bonne surprise. La narration est fluide, il y a de l'action à gogo et la critique de la société, si elle est loin d'être subtile, fonctionne pleinement. Les personnages sont intéressants et malgré une construction en parallèle, le lecteur ne se perd jamais dans l'action. Certaines résolutions sont un peu faciles, s'apparentant à du deus ex machina. L'univers étrange m'a rappelé celui de "The fifth element".
Graphiquement c'est une belle claque. Moebius a toujours tendance à mettre trop de détails, mais c'est tout de même nettement plus épuré que dans "Blueberry", et puis le résultat est toujours bluffant, grâce à des compositions géométriques qui guident l'oeil du lecteur avec aisance. Le choix des couleurs est également très pertinent dans le sens où le dessin est toujours mis en valeur, que la couleur est vraiment là pour faciliter la lecture et renforcer la symbolique de ce qui est représenté.
Bref, un premier tome réussi, une vraie joie de découvrir cet univers.