L'un cale, l'autre démarre !
L'Incal a été maintes fois critiquée durant les années, souvent citée comme chef d'œuvre de science fiction et étendard d'un âge d'or de la bande dessinée française.
Autant dire que je vais pas rajouter grand chose. De plus, à l'heure où cette critique est écrite, je n'ai lu que le premier tome de cette épopée. Je n'ai donc pas le recul de ceux qui connaissent tout le cycle sur cette œuvre. L'album sera donc critiqué dans ce contexte.
Le scénario est original et prenant (même en 2012 !) et le protagoniste, John Difool, détective raté et loser devant l'éternel, va subir les rouages d'intrigues bien plus grandes et périlleuses qu'il n'ose l'imaginer. Cet aspect donne une légèreté et un ressort comique efficace qui donne un peu d'air au récit construit dans un monde bien plus sombre et violent. C'est malin de la part de Jodorowsky.
Côté graphique, c'est également mon premier contact avec le dessinateur Moebius. Je savais que c'était un immense artiste à l'influence incontestable sur toute une génération, mais je n'avait jamais gouté une bande dessinée de lui. Tout juste quelques illustrations (déjà très impressionnantes). Il est évident que le trait est maitrisé, par moment superbe, sobre et ultra efficace. La maitrise est indiscutable. Et le monde de l'Incal absolument fascinant sous le trait de Moebius (tout en oubliant pas Jodorowsky).
Un premier album qui annonce un cycle à la hauteur de sa réputation, encore à l'heure actuelle, où deux grands noms collaborent sans se faire de l'ombre l'un l'autre dans une synergie réjouissante.
J'ai forcément hâte de lire la suite !