Avec L’Odeur de la poussière chaude, Frederik Peeters nous livre un premier tome captivant de Aâma, où le mélange de science-fiction philosophique et de mystères familiaux vous attrape dès la première page pour ne plus vous lâcher. Imaginez un road trip dans un futur dystopique, avec une pincée de nostalgie et un singe robotique qui ferait passer votre GPS pour une antiquité.
Le récit suit Verloc Nim, un héros à contre-courant, qui incarne plus l’échec sympathique que le héros classique. On le découvre en train de se réveiller amnésique sur une planète hostile, guidé par Churchill, un singe robot sarcastique et ultra-connecté. À travers des flashbacks, Peeters tisse une toile complexe, dévoilant petit à petit les circonstances étranges qui ont amené Verloc dans cet endroit perdu au milieu de l’univers.
Visuellement, L’Odeur de la poussière chaude est une claque. Peeters joue avec une palette monochrome qui donne une profondeur inattendue aux paysages extraterrestres et une texture presque palpable à la poussière (oui, celle qui est chaude). Chaque page est un régal pour les yeux, entre les architectures futuristes fascinantes et les détails organiques qui rendent l’univers crédible et vivant.
Mais au-delà de l’esthétique, ce qui frappe, c’est l’écriture. Peeters aborde des thèmes profonds comme la déshumanisation technologique, la quête de sens, et les relations humaines (ou robotiques). Le rythme est lent mais hypnotique, comme une marche dans le désert où chaque grain de sable cache une révélation.
Cependant, ce premier tome est avant tout une mise en place. L’intrigue se dévoile progressivement, et certains lecteurs pourraient trouver frustrant de devoir attendre pour obtenir des réponses. Mais cela fait partie du charme de Aâma : il ne vous donne pas tout, il vous laisse rêver, spéculer, et saliver pour la suite.
En résumé, L’Odeur de la poussière chaude est une entrée en matière fascinante dans un univers où la science-fiction côtoie l’introspection humaine avec brio. Un album à lire en respirant profondément… et en se demandant si cette odeur de poussière chaude ne cache pas quelque chose d’encore plus mystérieux.