«N'épargne pas aujourd'hui celui qui voudra encore te buter demain» Évangile du bon sens selon Jonas



  • Parce que Lin a faim, si toi saboter encore nouvel enterrement, Lin obligée rôtir Jed.

  • Mais Jed, c'est... la famille ! Tu ne mangerais pas un vautour ?!

  • Dicton chinois : « si quatre pattes, deux pattes ou rampe, on peut manger ! »

  • « Qui sème à la menace sur Jed pourrait récolter une balle perdue ! » Dicton de Jonas aux chinoises qui feraient mieux de la boucler.



Undertaker tome 3 : L'Ogre de Sutter Camp, par les éditions Dargaud du trio Ralph Meyer, Caroline Delabie et Xavier Dorison, signe la nouvelle et seconde aventure de l'irrévérencieux et atypique croque-mort Jonas Crow, fraîchement sortie d'un périple conclu en deux tomes (Le Mangeur d'or et La Danse des vautours) dans lequel celui-ci constitue une équipe de choc avec Rose, Lin et Jed, le vautour avec lesquels il va sillonner le far west à bord du corbillard « Undertaker : Last & Wishes ». Pour cette nouvelle aventure, notre équipe de bras cassés s'occupe de l'enterrement d'une femme qui n'est autre que la défunte épouse du colonel Charley Warwick, vieille connaissance de Lance Strickland, l'homme le plus recherché du pays avec une tête mise à prix à 25000 dollars, et qui n'est autre que Jonas. Après des retrouvailles violentes, Charley annonce au croque-mort qu'une de leurs vieilles connaissances : ''l'Ogre de Sutter Camp'', un terrible assassin, est vivant et qu'il continue à perpétrer ses crimes. Il n'en faut pas plus à l'Undertaker pour partir sur les traces d'un meurtrier que le récit parvient habilement à nous vendre.


- L'Ogre est mort. Et maintenant je m'appelle Jonas Crow. Et si vous prononcez encore une fois le nom de Strikland, vous retrouverez votre veuve plus tôt que prévu.
- Tu peux t'appeler comme tu veux, soldat, mais l'Ogre est vivant... même si ça ne t'arrange pas.


Avec ce troisième album, on explore une part du passé énigmatique de Lance Strickland en lui opposant un ancien ennemi avec Jeronimus Quint alias l'Ogre de Sutter Camp. Un chirurgien psychopathe implacable doté d'un visage passif et innocent, tel un loup déguisé en agneau pour mieux se fondre dans la masse et saisir ses proies. En tant que premier véritable antagoniste de taille de la saga, le boucher offre un adversaire de taille pour Jonas avec qui il partage quelques similitudes entre un volatile de compagnie, une profession encadrant la mort, ou encore la dissimulation d'un terrible passif. Un périple qui dans un premier temps laisse la place à l'humour par des répliques explosives à travers l'esprit cynique et ironique de notre cher convoyeur de la mort, pour dans un second temps déboucher sur quelque chose de plus lourd, grave et mortifère. Une bande dessinée qui ne laisse presque aucune place aux chevauchées ni même aux fusillades, pour se centrer sur une approche plus noire prenant la forme d'un thriller sauce western.


Un thriller qui a du mal à emballer le récit autant dans la forme que le fond malgré des qualités évidentes mais qui s'avère dans l'ensemble trop sage malgré la violence. On nous a habitués à plus de folies ! Néanmoins, ce troisième tome se termine sur une précipitation de rythme efficace avec des circonstances inattendues plongeant le lecteur dans une certaine satisfaction en le laissant imaginer l'arrivée d'un quatrième opus particulièrement radical. Bien plus qu'un volume de transition, L'Orgre de Sutter Camp pose une structure osseuse suffisamment robuste et divertissante malgré un manque de rigidité, pour le considérer comme un opus à part entière avec une finition à venir. Si les traits des différents personnages sont parfaitement ajustés dans une forme très appréciable, je reste relativement déçu par certains décors qui livrent le strict minimum. Seuls les plans dans la pénombre offrent des vignettes satisfaisantes de par la qualité de la couleur qui pose une ambiance onirique appréciable, mais dans l'ensemble rien de bien fou.



CONCLUSION :



Avec Undertaker tome 3 : L'Ogre de Sutter Camp, le trio Ralph Meyer, Caroline Delabie et Xavier Dorison, présente la première partie d'un nouveau périple pour Jonas et sa troupe. À bord du « Undertaker : Last & Wishes », ils vont se confronter aux démons du passé de Lance Strickland, en affrontant le terrible chirurgien psychopathe, Jeronimus Quint. Un troisième volume divertissant malgré un manque de vigueur autant dans la forme que le fond pour un scénario heureusement salvateur. Jonas Crow en tant que pièce maîtresse de ce western gagne à se retrouver enfin face à un antagoniste charismatique.


Une première partie sympathique dont le meilleur reste à venir : du moins, je l'espère !




  • Rose, on est payés pour enterrer, pas pour cirer des pompes.

  • Jonas, tant que vous continuerez à lancer des répliques telles que « Je ne peux pas réparer le corps de votre parent car il s'est liquéfié vu qu'il est mort dans sa merde et que vous n'en n'aviez rien à foutre », au lieu de « Je vous déconseille de voir le corps, le temps a fait son œuvre, il n'est pas présentable », eh bien, nous continuerons à perdre tous nos clients et nos derniers dollars.

  • Je vous l'avais dit. Le métier de croque-mort n'a aucun avenir, les clients ne sont pas fidèles.


Créée

le 25 mars 2022

Critique lue 106 fois

20 j'aime

4 commentaires

Critique lue 106 fois

20
4

D'autres avis sur L'Ogre de Sutter Camp - Undertaker, tome 3

L'Ogre de Sutter Camp - Undertaker, tome 3
ChristineDeschamps
7

Critique de L'Ogre de Sutter Camp - Undertaker, tome 3 par Christine Deschamps

C'était bien parti, et ça ne démérite pas, même si j'ai trouvé ce tome-là un peu en-dessous du précédent. Peut-être à cause du petit jeu entre Rose et Jonas, un peu appuyé, qui rappelle vaguement ...

le 5 juil. 2017

4 j'aime

L'Ogre de Sutter Camp - Undertaker, tome 3
Eric17
8

Pour les adeptes de croque-mort pas comme les autres...

Lors de la sortie de son premier tome, Undertaker était accompagnée d’une élogieuse comparaison avec la légendaire série Blueberry. Un retour en grâce du western était annoncé ! La présence de Xavier...

le 2 avr. 2017

3 j'aime

Du même critique

Joker
B_Jérémy
10

INCROYABLE !!!

La vie est une comédie dont il vaut mieux rire. Sage, le sourire est sensible ; Fou, le rire est insensible, la seule différence entre un fou rire et un rire fou, c’est la camisole ! Avec le Joker...

le 5 oct. 2019

171 j'aime

140

Mourir peut attendre
B_Jérémy
8

...Il était une fin !

Quel crime ai-je commis avant de naître pour n'avoir inspiré d'amour à personne. Dès ma naissance étais-je donc un vieux débris destiné à échouer sur une grève aride. Je retrouve en mon âme les...

le 7 oct. 2021

132 j'aime

121