L'Onde Septimus - Blake et Mortimer, tome 22 par Ninesisters

Invariablement, comme chaque année à la même période, voilà le nouveau tome des aventures de Blake & Mortimer. Le précédent fût une bonne surprise, une petite histoire fort agréable à lire, pas exceptionnelle en soi mais qui nous épargne le ridicule de trop nombreux albums depuis la disparition de Jacobs.
Première chose qui frappe : le titre, qui évoque une suite à La Marque Jaune. Une idée farfelue : non seulement cette aventure se suffisait à elle-même, mais nous parlons surtout d'un monument, un des meilleurs récits de la série d'origine, riche en action et parfaitement rythmé. L'auteur a d'ailleurs du mal à composer avec cet héritage : alors que L'Onde Septimus ne s'adresse qu'à ceux qui ont lu La Marque Jaune et s'en souviennent correctement, il se sent obligé de souligner chacune de ses références.

L'histoire commence peu de temps après La Marque Jaune. Ou du moins, cela doit être le cas puisque les personnages y font sans cesse mention, avant même que les événements en lien avec cette ancienne affaire ne commencent. Plusieurs personnes ont repris les travaux de Septimus autour de l'Onde Mega, et dans cette optique, ils recherchent l'homme qui a su le mieux répondre à son influence : Olrik.
D'entrée, L'Onde Septimus pose donc une atmosphère étrange et multiplie les pistes. Il faudra 66 pages au scénariste pour résoudre tous les enjeux, ce qui reste rare pour ce format. Et même là, cet album appelle une suite puisque quelques mystères restent à élucider.
Le style du nouvel auteur, Jean Dufaux, est assez pompeux, usant et abusant de mots alambiqués et de tournures de phrases déstabilisantes, et allant même jusqu'à utiliser les didascalies à une ou deux reprises pour évoquer les pensées des personnages. Cela surprend.

Assez obscur au début, il faut un nombre conséquent de pages avant que l'album ne devienne réellement captivant ; entre les manigances d'une société secrète et les délires d'un Olrik drogué, il n'est pas forcément aisé d'entrer dans le vif du sujet. Mais au moins, nous savons vers quoi nous nous dirigeons : la couverture ne laisse aucune ambiguïté !
Ensuite, cela démarre, et à la moitié du bouquin, c'est devenu passionnant. Ce fût laborieux. Mais c'est bien à la fin, alors que se déroule sous nos yeux une improbable invasion, que cette aventure révèle tout son potentiel ; L'Onde Septimus ne cherche pas à copier La Marque Jaune mais à définir son propre style, tout en conservant un côté anxiogène du plus bel effet, même s'il aurait pu être plus appuyé par les dessinateurs.
L'Onde Septimus n'est donc pas à placer parmi les albums honteux de l'ère post-Jacobs, même s'il aurait pu être un cran plus réussi. Pendant un temps, j'ai cru que l'auteur allait nous parler du passé d'Olrik sous couvert d'une suite à une aventure emblématique de Blake & Mortimer, mais il n'en est heureusement rien. Au contraire, il ne cherche à revisiter la mythologie de la série, mais reprend les personnages que nous connaissons pour une histoire inédite portée par quelques bonnes idées. Par rapport à ce qui a pu nous être proposé depuis quelques années, nous pouvons donc difficilement nous plaindre.
Ninesisters
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le 7 déc. 2013

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