Une BD chargée de sens et de significations, où les mises en abyme se renvoient les unes aux autres.
Sans que cela soit pompeusement souligné - ou qu'il faille impérativement relever ces méta-sens pour en apprécier la lecture.
L'histoire commence ainsi dans un monde étrange et singulier, qui se révèle notamment être une métaphore de la bande-dessinée elle-même et de ses contraintes : l'étroitesse de l'espace renvoie à celui des cases et des sempiternelles 46 pages du format franco-belge ; le flot de passants qui emporte sans cesse le personnage principal illustre la fuite en avant permanente du récit, dont le rythme est difficile à contrôler en BD (comparé au cinéma par exemple), car il dépend en grande partie du lecteur et de la vitesse à laquelle il analyse puis ingurgite les cases etc.
Puis l'oeuvre opère un renversement complet.
En effet, c'est alors la bande-dessinée (ses spécificités narratives, son format lui-même etc.) qui finit par servir de métaphore à notre monde, dont on est finalement bien obligé d'admettre qu'il n'est finalement guère moins étrange et singulier que celui dépeint au début de l'histoire. D'où, sans doute, le nom de famille du héro, anagramme de Kafka.
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