L'aboutissement de Dishonored, au propre comme au figuré
Comme la précédente partie des aventures de Daud, ce DLC présente un contenu très honnête : 3 missions à peu près égales en contenu à 3 missions du jeu d'origine (= soit 1/3 de Dishonored).
Mais il s'avère encore plus prenant que La Lame de Dunwall.
D'une part parce que le rythme y va crescendo, à l'inverse du précédent DLC, qui se terminait sur une mission moyennement enthousiasmante (laquelle réutilisait beaucoup d'éléments d'une des missions du jeu original).
L'aventure se conclue d'ailleurs sur un excellent niveau, très ouvert, dont le thème bucolique change agréablement des rues de Dunwall, sans pour autant jurer avec celles-ci. Y figure de manière proéminente un nouveau type d'ennemi, les sorcières, franchement intéressantes à combattre ; ainsi que quelques pièges et mises en scène retors et bien trouvés.
D'autre part parce que l'histoire de Daud se démèle enfin clairement, s'avérant au final assez simple et efficace - avec une conclusion plutôt sobre et élégante sur fond d'effet papillon. Le personnage de Daud y gagne ainsi une épaisseur et un charisme qui font peut-être encore un peu défaut à Corvo.
Même s'il ne faut bien sûr pas non plus s'attendre à du Dostoïevski, on ne peut s'empêcher de penser à ce dernier et à son roman Crime et Châtiment en voyant le jeu esquisser en demi-teintes le portrait d'un assassin en train de se débattre avec ses interrogations morales (voire métaphysiques) sur la portée de ses actes, leur potentiel bien fondé et leurs répercussions sur le grand ordre de l'univers.
Même le rôle de l'Outsider gagne en intérêt, voire en intelligibilité ; c'est dire !
Il tend alors à figurer à la fois le destin inéluctable qui s'impose à Daud (et au joueur) et la marge de manoeuvre qui demeure la leur dans cet espace bien délimité - permettant à l'un comme à l'autre d'exister malgré tout à leur manière à travers chaque choix qui se présente, aussi insignifiant et inconséquent qu'il puisse paraître de prime abord.
Bref, une affaire rondement menée.
Et un duo de DLCs qui parvient à donner le sentiment, trop rare, d'avoir été longuement mûri et réfléchi (ils complémentent à merveille l'histoire du jeu de base, jusque dans les détails les plus minimes) sans pour autant avoir l'air d'avoir été retranchés à la dernière minute du jeu initial (il s'agit d'une nouvelle histoire bien distincte, un spin-off avec un autre personnage en guise de héros).
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