Recueil des réactions graphiques de dessinateurs du monde entier après les attentats de janvier, La Bd est Charlie est un ouvrage indispensable pour se souvenir de l’horreur perpétrée des locaux de l’hebdomadaire aux rayons de l’hyper casher autant que de l’immuable légèreté de la condition humaine. Entre rire inconfortable et cœur serré, entre répit et désespoir, jusqu’au bord des larmes parfois, il est important d’insister sur la futilité de l’art autant que sur son utilité. Les caricatures sont acerbes, cyniques, tristes ou pleines d’espoir. Le sang, rouge, couvre les pages les unes après les autres mais toujours les crayons s’y relèvent.
Après les attentats de ce week-end à Paris, La Bd est Charlie interroge sur le cycle de violence engagé depuis 2001, depuis les années 80 même. Depuis si longtemps. Entre le sang et le rire, il est aisé de voir où se situe l’humanité. Le dessin, humble, c’est la place insignifiante de l’homme dans un univers sur lequel il est illusoire de tenter d’avoir prise tout autant que l’assurance et l’appel à la conscience du vivre ensemble cette obsolescence au mieux, en paix.
Indispensable.
Matthieu Marsan-Bacheré